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PATRONAT SÉNÉGALAIS – Le « Club 50% de préférence nationale » s’introduit dans l’échiquier et exige le respect du décret du contenu local .

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Au moment où la mainmise des entreprises étrangères sur l’économie inquiète au plus haut niveau, les syndicats patronaux sénégalais rasent les murs en profitant seulement des pouvoirs publics. En effet, l’économie nationale est aujourd’hui plus que jamais contrôlée par des étrangers, sous le regard quelques fois bienveillant de ce qui sert de patronat national. Une grave situation qui pourrait vite appartenir au passé avec la création prochaine d’un nouveau patronat sénégalais. En effet, le patron de Ecotra Abdoulaye Sylla et d’autres chefs d’entreprise sénégalais ont décidé de porter sur les fonts baptismaux le Club 50% Préférence Nationale (C50 PN) afin de se battre pour les intérêts des entreprises sénégalaises. Cela passe par bien des points dont la modification du code des marchés afin de créer un quota national dans les marchés publics.
Quelques jours après la publication du rapport 2021 de l’Armp qui a estimé la part des entreprises étrangères dans les marchés immatriculés à 824,8 milliards F Cfa, avec des entreprises comme le chinois China Road & Bridge Corporation (CRBC), le français Eiffage, le consortium sino-hongkongais Sichuan Road & Bridge Group Co.Ltd et Cgoc Group Co.Ltd… qui se sont taillé la part du Lion, le Sénégal se prépare à inaugurer une nouvelle ère dans le patronat national.
En effet, un nouveau patronat sénégalais est sur le point d’^tre porté sur les fonts baptismaux. Le Club 50% Préférence Nationale (C50 PN) a été fondé par le patron de Ecotra Abdoulaye Sylla et d’autres chefs d’entreprise sénégalais, qui ont décidé, au regard de la grave situation des entreprises sénégalaises avec l’invasion des étrangers sous le regard complice d’une bonne partie du patronat sénégalais, de changer la donne.
Il faut dire qu’il n’y pas au Sénégal un véritable patronat qui défende l’entreprise et qui créé de l’emploi avec des activités économiques. Ce qu’on a surtout l’habitude de voir, ce sont des gens qui ne s’occupent que de cérémonie, de nominations dans les conseils d’administration…
Avec les découvertes de pétrole et de gaz, mais également à cause de sa tranquillité légendaire, le Sénégal est devenu plus attractif. Mais malheureusement, le code des marchés ne protège pas et n’encourage pas les entreprises nationales. De sorte que les entreprises étrangères, bien plus puissantes que les entreprises nationales, font main basse sur les marchés et par extension sur l’économie nationale.
Dans d’autres pays comme le Maroc et d’autres pays africains, les entreprises étrangères sont obligées de collaborer avec les entreprises nationales.
Au Sénégal, c’est à une toute autre réalité qu’on semble assister. En effet, si on prend l’exemple du stade Abdoulaye Wade, c’est l’entreprise turque Summa qui a remporté tout le jackpot; pourtant le stade a été construit par des Ingénieurs et ouvriers sénégalais avec des salaires qui laissent à désirer, sans transfert de technologie. Sans sous-traitance ni rien.
C’est la même chose avec le juteux marché des autoponts à travers Dakar, qui a été remporté par le français ‘’Matière’’, alors que le travail est fait par les entreprises sénégalaises. Sans sous-traitance ni aide quelconque.

Marché de construction du barrage de Sambangalou : la goutte d’eau de trop

Il y a également le cas du marché de construction du barrage de Sambangalou lancé par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg). Pour ce marché de 257,3 milliards de F Cfa, c’est l’Etat du Sénégal qui a contracté la majeure partie du prêt ; pourtant, c’est l’entreprise française Vinci qui a gagné le marché. Vinci avait pris l’engagement de travailler avec les entreprises nationales en sous-traitance, mais dès réception de l’avance de démarrage, Vinci a voulu renégocier les offres, en voulant donner des portions congrues aux entreprises avec lesquelles elle avait décidé de travailler et en donnant une bonne partie du fromage à des entreprises étrangères.

Objectif

C’est fort de toutes ces injustices que Abdoulaye Sylla et les chefs d’entreprises qui ont la même vision que lui ont décidé de créer le Club 50% Préférence Nationale (C50PN) afin d’accompagner les pouvoirs publics à mettre en place les mécanismes nécessaires pour garantir la préférence nationale. Cette structure patronale va discuter avec les autorités afin de les sensibiliser sur la nécessité de mettre dans le Code des marchés l’exigence d’attribuer aux entreprises communautaires les marchés qu’elles sont capables d’exécuter. Si ce sont des marchés que ne peuvent exécuter que les entreprises étrangères, que les autorités inscrivent noir sur blanc dans le Code des marchés que 30 à 50% du marché doivent être sous-traités par une ou des entreprise(s) nationale(s).

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