Ndèye Fatou Ndiaye Blondin Diop, Coordonnatrice du Fonds de développement du service universel des télécommunications, s’est exprimée ce 6 octobre 2024 sur Iradio, lors de l’émission « Jury du dimanche« , au sujet de la migration irrégulière. Face à la recrudescence des tragédies en mer, notamment le récent naufrage ayant coûté la vie à une quarantaine de jeunes sénégalais au large de Mbour, Mme Diop a plaidé pour un changement de mentalité radical, qu’elle qualifie de « lavage de cerveau« .
Elle a partagé une anecdote frappante survenue lors des funérailles des victimes de Mbour. « J’ai entendu des jeunes prêts à tenter la traversée malgré le drame qu’ils venaient de vivre. Certains avaient déjà survécu à un naufrage, mais étaient déterminés à repartir. Cela montre qu’il y a un profond travail psychologique à faire », a-t-elle souligné.
Mme Diop a également remis en question l’idée selon laquelle la migration clandestine est uniquement motivée par des raisons économiques. Elle a évoqué des cas de familles qui, bien que disposant de ressources financières, choisissent de vendre leurs biens pour financer un voyage risqué en mer. « Ce n’est pas simplement une question économique. Il faut comprendre que le rêve de partir est souvent nourri par des illusions et un manque d’opportunités perçues », a-t-elle expliqué.
Elle a toutefois reconnu l’attrait de l’argent rapide, qu’elle associe à des motivations économiques, en mentionnant l’exemple de jeunes qui reviennent en ayant accumulé des richesses après leur périple. Mais elle a également souligné les défis économiques locaux, notamment dans des secteurs comme la pêche, où les opportunités existent malgré des obstacles administratifs.
Pour Ndèye Fatou Ndiaye Blondin Diop, la solution ne réside pas uniquement dans les politiques gouvernementales, mais dans l’engagement communautaire. « Il faut des leaders locaux capables de transmettre un message fort, de montrer que les rêves de migration sont souvent des mirages. Des personnes de la communauté, mieux habilitées que les politiciens, pourraient avoir un impact plus grand », a-t-elle conclu, en appelant à un dialogue plus profond et sincère avec les jeunes tentés par l’exil clandestin.