Au-delà des mauvaises performances sur la pelouse, notamment dans la Ligue des Nations, à moins de 2 mois du démarrage du mondial au Qatar, le football français traverse une crise liée à une sordide affaire de harcèlements sexuels présumés dans laquelle sont impliqués des fédéraux.
Avis de tempête sur la Fédération française de football (FFF) ! En effet, après la publication de l’enquête intitulée « 40 ans de silence », par le journaliste indépendant Romain Molina, portant sur le silence qui aurait entouré plusieurs affaires d’agressions sexuelles, notamment sur mineurs, au sein de la FFF, c’est au tour de l’Équipe de révéler les actes ou plutôt les non-agissements de la Fédé sur le sujet des violences sexuelles et du harcèlement.
« Une sensibilisation aux violences sexuelles ? Jamais », explique un des joueurs passés par l’INF Clairefontaine, qui a poursuivi sa carrière jusqu’au très haut niveau. Plus d’une quinzaine de joueurs et joueuses passés par l’INF Clairefontaine ont été interrogés par l’Équipe et révèlent ne jamais avoir eu le droit à une sensibilisation.
Très en verve, un éducateur de l’institution confie au journal que « c’est un système de merde, en fait, où règnent l’arrogance et la négligence. Ce n’est pas un sujet, pas même auprès des éducateurs. Quand tu en parles pour essayer de changer des choses, d’instaurer des mécanismes on te renvoie dans tes 16m. On ne te dit pas de te taire, mais c’est tout comme ».
La Fédération Française de Football pratique une « politique de l’autruche », selon les personnes intervenues dans le papier du quotidien français repris par Ladepeche. « Quand il y a le feu, on l’éteint. C’est ça la politique », sourit un membre du staff de l’époque.
« Un prédateur ne s’arrête jamais »
Pour étayer ses allégations, le Journal revient notamment sur deux cas : celui de David S. renvoyé en 2012 pour un comportement inapproprié auprès d’un joueur mineur et celui d’Angélique R. exclue en 2013 pour des relations sexuelles avec des joueuses mineures. Licenciés à Clairefontaine, ces deux entraîneurs ont pu continuer à exercer leurs fonctions auprès de jeunes. Si la FFF explique ne pas avoir pu les en empêcher, son règlement prouve le contraire. « Le refus de délivrance d’une licence ou son retrait peut aussi être prononcé pour une faute contre la morale, l’honnêteté ou l’honneur, même si elles ne font pas l’objet d’une sanction pénale ».
Sébastien Boueilh, dirigeant de l’association Colosse aux pieds d’argile, qui lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs dans le sport, déclare : « La FFF on l’appelle la « Grande Muette ». On ne construit rien avec eux, alors que 33% des signalements que l’on a depuis janvier 2022 proviennent du foot. Ils ne se sentent pas concernés par ce sujet, et en se comportant ainsi, ils ne font que multiplier le nombre de victimes. Un prédateur ne s’arrête jamais”.
Au même moment, Onze Mondial renseigne qu’il y a de nouvelles révélations selon lesquelles Brigitte Henriques, alors vice-présidente de Noël le Graët à la Fédération Française de Football entre 2017 et 2021, aurait soutenu un harceleur sexuel lorsqu’elle était vice-présidente de la FFF. En effet, alors qu’elle affirmait considérer la lutte contre « ce fléau » comme une priorité, l’actuelle présidente du Comité National Olympique Français, aurait soutenu Jacky Fortepaule lorsqu’il était accusé de harcèlement moral et sexuel par 6 femmes.
Fortepaule a finalement été reconnu coupable et condamné à une amende et 37000 euros de dommages et intérêts à verser aux victimes. « Ils sont toujours du côté de l’auteur présumé des faits. Ils ne sont jamais du côté des victimes », a déclaré au site un ancien haut placé resté anonyme.
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