Le Syndicat Autonome des Médecins Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (SAMES) s’invite dans le débat sur l’affaire Astou Sokhna. La lutte est imminente et elle sera âpre.
« Nous demandons à tous les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de rester mobilisés pour la satisfaction de notre plateforme revendicative et le respect des agents de santé et de l’action sociale dans l’exercice de leurs fonctions ». Le SAMES appelle ainsi les syndicats de la santé et de l’action sociale et à leurs familles à continuer à se tenir prêts pour la défense des camarades « lâchement jetés en pâture à tous les aigris de la République voulant casser de la blouse blanche ». « Nous n’accepterons plus qu’un agent de santé soit le bouc-émissaire d’un système défaillant alors que le premier responsable de ce système est le Président de la République, gardien de la Constitution qui garantit le droit à la santé aux populations », avertit le syndicat dans un communiqué. « Le décès doit être étudié avec le professionnalisme et la sérénité nécessaires, sans aucune influence politique ou populiste pour en tirer les enseignements utiles afin de prendre des mesures permettant d’éviter la reproduction de pareils drames à Louga et dans d’autres structures de santé ».
L’entité dénonce par la même occasion les conditions de travail surtout des spécialistes dans les régions. « Les spécialistes dans une région se résument souvent à une personne avec la surcharge de travail que cela implique. Ainsi, le gynécologue, un être humain, qui a passé la nuit à opérer doit continuer la consultation externe et faire des échographies le lendemain, soit 3 postes de travail ». En effet, « les patients en salle d’attente ne peuvent ni comprendre cette situation qui peut être à l’origine de retard de prise en charge, ni mesurer les sacrifices que ce médecin fait en se privant de son repos compensateur ».
« Le Sénégal est l’un des rares pays où on peut se faire examiner par un spécialiste le jour même sans rendez-vous ni passage préalable chez un généraliste. Il serait bon de se pencher sur les conditions de vie du personnel de santé dans les régions pour voir les sacrifices consentis par les médecins sénégalais », renseigne le communiqué.