Artiste originaire de la banlieue sénégalaise, Am Paper qui a gagné le cœur des mélomanes avec son single Jessica, aspire déjà à conquérir le monde avec son style afrobeat. Dans cet entretien accordé Seneweb, le jeune talent lève un coin du voile sur ses projets et sa folle ambition de s’imposer sur la musicale sénégalaise et mondiale.
Pourquoi Am Paper comme nom d’artiste ?
Je suis sénégalais. Je suis né à Médina où j’ai grandi avant de résider à Yeumbeul. Au début, lorsque je me suis lancé dans la musique, j’ai choisi de façon spontanée Dirty Paper comme nom d’artiste. Plus tard, dès que j’ai réalisé que je pouvais aller très loin dans ce secteur, j’ai pris les choses au sérieux. Changer de nom est l’une des premières actions que j’ai posées. C’est ainsi que Ame Paper est devenu mon nom de scène. Parce que Amadou est mon prénom. Certains collègues et amis d’enfance m’appellent affectueusement Ame tandis que d’autres, plus proches de la scène musicale, me nomment Paper. J’ai alors fusionné ces deux appellations et cela donne ‘’Am Paper’’. Je trouve ça authentique.
Quelle conception avez-vous de la musique?
Je considère que la musique est d’abord festive, mais elle doit aussi être messagère. Il y a une petite dose de spiritualité dans ma production musicale. Je fais partie de la communauté religieuse ‘’Niasséne’’ dont les membres sont très spirituels. Mais j’ai développé plusieurs styles musicaux. Je fais particulièrement de l’afrobeats vu que c’est de la musique tendancielle. Je suis aussi dans le Hip-hop surtout avec le sous genre drill.
Pourquoi le choix afrobeats ?
Comme on dit en Wolof ‘’Mak sudé nane nox bu tang soukeur bé takh’’. Au début, je faisais que du rap. Mais à un moment donné, j’ai remarqué que tout le monde faisait la même chose. Le style était devenu monotone. Du coup, j’ai décidé de faire des recherches sur d’autres différents styles musicaux. Par la suite, mon manager m’a suggéré un beat afro pour que je me pose là-dessus. Et ça a marché. Je parle l’anglais, ce qui, à mon avis, facilite les choses. Ainsi, avec ce style j’ai adopté, je compte apporter de la fraîcheur, faire la différence. D’ailleurs, mon premier single intitulé ‘’Jessica’’, produit par le Label Def Wareef, en est une parfaite illustration.
Dans la vie, à un moment donné, il faut savoir faire des challenges. L’afrobeats est l’un des styles musicaux les plus appréciés et les plus commerciaux. C’est un style qui vend parce que c’est une nouvelle ère musicale, une nouvelle énergie, avec l’apparition de nouveaux phénomènes. D’ici 10 ans, l’Afrique pourrait être la capitale de la musique mondiale, comme l’est Atlanta (No ones know) actuellement.
Pensez-vous que l’afrobeats pourrait occuper une grande place dans sur le marché musical au Sénégal ?
J’ai évoqué la puissance de cette musique. Et comme les Sénégalais sont de grands mélomanes, je ferai tout ce qui est de mon pouvoir pour que ce style marche dans ce pays. Il suffit juste de bien faire parce que la musique est universelle. Je souhaite être écouté partout dans le monde. Les nigérians ont réussi à imposer leur musique aux américains et dans le monde. Les Sénégalais aussi, grâce à leur talent et leur polyvalence, peuvent également y arriver.
Quelle est votre source d’inspiration ?
Il y a un côté spirituel en moi. Je suis animé par une inspiration divine. C’est pour cela que j’aime bien être seul pour avoir une réflexion beaucoup profonde. Mes proches le savent. Il m’arrive assez souvent de me sentir très proche de Dieu.
Avez-vous des contraintes financières ?
Tout est cher. Pour réaliser un projet artistique, il faut décaisser une grosse somme d’argent. Mais en ce qui me concerne, j’ai signé dans un label appelé Defwareef Records. Il est basé à Yeumbeul. Il y a un personnel très professionnel et dynamique. Ce label prend en charge tous les besoins financiers du projet. Je salue au passage le CEO Big Pa que je remercie pour avoir reconnu mon talent.
Parlez-nous de votre single Jessica ?
Jessica est une fille sympa que j’ai rencontrée à l’aéroport AIBD du Sénégal. Elle venait de New York. C’était la première fois qu’elle mettait les pieds au Sénégal. J’ai échangé avec elle sur beaucoup choses dans la vie, de son premier voyage en Afrique dans des pays comme le Ghana, la Côte d’ivoire et le Nigeria. Cette rencontre m’a beaucoup marqué. J’ai intitulé le titre ‘’Jessica’’ pour immortaliser notre rencontre. Et c’était le moment d’une nouvelle tournure de mon style musical (afrobeats).
Préparez-vous d’autres projets ?
Dans les semaines à venir, je publierai un autre single intitulé « PROMESS » dont les extraits de vidéo se partagent actuellement sur les réseaux. Le morceau relate des faits divers et ma musique en même temps. C’est une tuerie ! De plus, je suis sur un projet EP qui pourrait être disponible durant cette période d’été. J’espère que le public l’accueillera à bras ouverts.
Pensez-vous à des collaborations ?
Je souhaite collaborer avec des artistes avec qui je partage les mêmes idéologies, qu’ils soient du Sénégal ou à l’étranger. Je pense à des artistes qui ont du feeling. Je veux bien citer Viviane, Tems, Bass Thioung, Jahman, OMG, Waly Seck, Burna Boy, Stomzy, Wizkid. Je veux vraiment faire des featuring avec eux.
Vous vous entendez bien avec Amir Abo ?
J’ai parlé de lui dans le single ‘’Jessica’’. Amir Abo Aka AA10 est pour moi un ami, un grand frère, et un conseiller. Il m’inspire beaucoup. C’ est une source de motivation. Enthousiaste, étant très jeune, il a su se frayer un chemin. Il a de fortes relations à l’échelle nationale et internationale mais cela ne l’empêche pas de rester toujours égal à lui-même : calme, discipliné, serin. Ce n’est pas évident. Malgré sa jeunesse, il est le PDG de Stam Global Business.
Quels messages avez-vous à transmettre à la jeunesse ?
Je préfère m’adresser d’abord à nos parents. Ils doivent savoir que les choses ont changé. Les jeunes veulent gagner dignement leur vie. Mais les temps sont durs. Dans la vie, on n’a pas toujours ce que l’on veut. Parce que la réussite est une question de temps et de destin. Je pense qu’il y a trop de pression qu’on met sur les jeunes. On les compare à leurs camarades et à leurs cousins qui se réunissent en premier.
Je demande aussi à nos dirigeants de prendre leurs responsabilités, de gérer comme il se doit la question de l’employabilité.