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Kirene

Entre Dakhla et Nouadhibou : Plus de 800 Sénégalais rapatriés

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A Nouadhibou, les rapatriements des migrants qui y ont échoué ce week-end, ont débuté. Plus de 200 ont été mis dans des bus pour être renvoyés chez eux, après avoir vécu une traversée douloureuse. Evidem­ent, les navettes vont se poursuivre pour soulager ces candidats à l’émigration irrégulière, qui ont dû affronter des vents et courants marins qui ont annihilé leur voyage.

Ces derniers jours, environ 797 à 850 Sénégalais et 6 Gam­biens, sont arrivés dans des pirogues à Nouadhibou, située à 460 km au nord de Noua­kchott, en provenance du Sénégal. Parmi eux, il y a des femmes en état de grossesse, avec des enfants et des bébés de quelques mois.

Durant la traversée vers les îles espagnoles des Canaries, il y a eu beaucoup de morts : 13 candidats à l’émigration irrégulière sont arrivés décédés. Ils ont été enterrés à Nouadhibou vu leur état de décomposition, confirme le ministère des Af­faires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. D’après les rescapés, environ 90 à 100 se sont noyés ou ont été jetés dans les profondeurs de l’Atlan­tique. Un autre endroit, Nouam­ghar, a également recueilli des pirogues avec leurs migrants, dont plusieurs sont morts.

A Dakhla, c’est aussi la même chose. Le Consulat général du Sénégal à Dakhla (Maroc), a annoncé, vendredi, à l’Aps, le rapatriement prévu à partir de mardi prochain, de 572 Sénégalais entrés dans le territoire marocain, en tentant de se rendre en Europe. «Toutes les dispositions appropriées sont prises par les services consulaires pour assurer un bon retour au bercail de nos compatriotes qui séjournaient à Bir-Guindouz depuis le 18 octobre pour certains et le 24 pour d’autres», déclare la même source.

Vingt-six femmes, qui séjournaient à Bir-Guindouz, où se trouve un centre marocain d’accueil des migrants, font partie des personnes à rapatrier. Le Consulat général du Sénégal à Dakhla, affirme détenir une autorisation de transit délivrée par les autorités mauritaniennes, pour faciliter le rapatriement par voie terrestre.

Il précise que le premier groupe quittera Dakhla ­mar­di 14 novembre, pour arriver à Saint-Louis, dans le Nord du Sénégal, le lendemain. Le second groupe va quitter le Maroc vendredi 17 novembre, pour arriver à Saint-Louis, vingt-quatre heures plus tard.

C’est une situation devenue trop compliquée pour les autorités restées longtemps aphones sur cette tragédie. Macky Sall, qui veut stopper les départs, a, pour la première fois, pris la parole pour essayer de trouver la bonne formule, en vue de régler le phénomène de l’émigration irrégulière. Il a demandé à ses ministres de prendre des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence, afin de neutraliser les départs d’émigrants à partir du territoire national.

Cette année, l’été a été très meurtrier pour les jeunes candidats à la migration vers l’Espagne. L’émigration irrégulière a explosé, provoquant la saturation des sites d’accueil au niveau des îles Canaries. Depuis début octobre, plus de 8 mille 500 migrants sont arrivés, «un record», indiquent les autorités espagnoles. Depuis janvier, plus de 23 000 mi­grants ont débarqué au niveau de l’archipel espagnol, soit une hausse de près de 80% par rapport à la même période de 2022.

La majorité des arrivants sont originaires du Sénégal, secoué par cette vague migratoire ponctuée de décès tragiques, avec des naufrages d’embarcations, et de décès dus à de mauvaises conditions de voyage et climatiques. Sans oublier la filière Nicaragua pour les Etats-Unis, qui n’est pas suffisamment documentée, mais des morts aussi jonchent le chemin vers l’accomplissement du… rêve américain.

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