“Nous sommes fiers de nos prédécesseurs qui, avec d’autres peuples dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne, ont vaincu le nazisme. Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l’approprier”, a-t-il déclaré dans un message vidéo, qui le montre marchant dans l’avenue centrale de Kiev, Khrechtchatyk, quelques minutes avant le début du défilé militaire moscovite.
“Notre ennemi rêvait de nous voir renoncer à fêter le 9 mai et la victoire sur les nazis pour que le mot dénazification ait un sens”, a-t-il ajouté. “Dénazifier” l’Ukraine est le principal motif avancé par le président russe Vladimir Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine le 24 février.
“Des millions d’Ukrainiens ont lutté contre le nazisme (…), ont chassé les nazis de Lougansk, ont chassé les nazis de Donetsk, ont libéré des occupants à Kherson, Melitopol, Berdiansk, ont chassé les nazis de Yalta, de Simféropol, de Kertch et de toute la Crimée, ont libéré Marioupol des nazis”, a déclaré le président Zelensky en citant des villes de l’Est et du Sud de l’Ukraine actuellement occupées par les troupes russes ou des villes de Crimée, annexée par la Russie en 2014.
“Le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire, la voie vers cette victoire est longue mais nous n’avons pas de doutes sur notre victoire”, a-t-il insisté. “Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant”. Volodymyr Zelensky a conclu cette prise de parole par une formule optimiste: “Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de Victoire”.
De l’autre côté de la frontière, à Moscou, Vladimir Poutine a exhibé ce lundi son armée dans un défilé militaire d’un peu plus d’une heure sur la place Rouge pour marquer la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945, célébrée le 9 mai en Russie.
L’occasion pour le président russe de proclamer que son armée combattait en Ukraine pour défendre la patrie, face à la “menace inacceptable” que représente son voisin soutenu par l’Occident.
“Je m’adresse à nos forces armées: vous vous battez pour la patrie, pour son avenir”, a-t-il dit depuis la place Rouge, face à des milliers de soldats participant au défilé du 9 mai. Vladimir Poutine a ensuite souligné que tout devait être fait pour éviter que “l’horreur d’une nouvelle guerre globale ne se répète”, dans ce qui semble être un discours plus sobre que ce à quoi pouvaient s’attendre les observateurs de la Russie.
Revenant sur sa décision de lancer ses forces en Ukraine le 24 février, il a répété que les autorités ukrainiennes préparaient une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulaient se doter de la bombe atomique et étaient soutenues par l’Otan, menace existentielle pour la Russie.
“Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières”, a-t-il affirmé, accusant encore une fois son voisin de néonazisme et qualifiant son offensive de “riposte préventive” et de “seule bonne décision” pour la sécurité de la Russie.
Surprise de taille lors de cette parade militaire: Moscou a annoncé avant la cérémonie que les conditions météorologiques compromettaient le défilé aérien prévu. C’est lors de cette démonstration de force aérienne que devait être exhibé le Iliouchine II-80, surnommé aussi “l’avion de l’apocalypse”.
Quelques minutes avant la fin du défilé militaire, le porte-parole du gouvernement russe a confirmé que la parade aérienne avait été annulée, malgré les constatations de journalistes étrangers d’un temps relativement doux et clément, et malgré d’imposants nuages plutôt bas dans le ciel moscovite. L’annonce a été faite sur les haut-parleurs de la place Rouge pour prévenir la foule, venue observer le défilé et écouter le président Poutine.