L’hémophilie est une maladie hémorragique. Les hémophiles ne coagulent pas, en cas de blessure. Ils ont besoin de prendre des injections pour remplacer ce qu’il manque à leur sang. Malheureusement, l’on se rend compte de l’évidence juste après que l’irréparable se soit produit. De vive voix, des parents qui ont perdu leurs enfants pendant la circoncision racontent leur calvaire.
« J’avais deux enfants. L’un est décédé, parce qu’atteint de l’hémophilie. En son temps, le médicament n’existait pas ; on usait de la sève de diatropha pour stopper les hémorragies. Mon second fils, Mamadou Keita, a la chance de bénéficier d’un traitement. N’empêche, cette maladie est très douloureuse ». C’est la confidence de Balla Keita, un père de famille qui dissimule mal sa peine dans un film de sensibilisation projeté par l’Association sénégalaise des hémophiles.
L’entité a marqué ainsi la Journée mondiale contre la maladie, ce dimanche, au Centre national de transfusion sanguine. Il raconte difficilement les moments de souffrance du seul enfant qu’il lui reste. » A un moment, j’ai failli perdre espoir.
Astou Bousso, elle, a perdu deux enfants. Le premier, à 1 an et quelques mois, a subi le premier acte chirurgical qui est la circoncision. Son sang ne s’arrêtait pas et coulait à flots. Il succombera. L’autre avait souvent les mains enflées. A 11 ans, il a aussi rendu l’âme, après avoir perdu beaucoup de sang, des suites d’une circoncision.
Un autre père, qui perd ses deux enfants le même jour, à moins de 5 heures d’intervalle. « Alors qu’ils venaient d’être circoncis, le sang n’arrêtait pas de couler. Au niveau du poste de santé, on les a transférés à l’hôpital de Ourossogui. En cours de route, l’un est décédé. L’après-midi, l’autre a suivi », raconte le père Arona Sow.