Rassemblés à Diogo, des producteurs maraîchers de la zone des Niayes ont tiré la sonnette d’alarme. Ils ont en effet exprimé leurs inquiétudes conséquemment à un manque de carburant et d’engrais sur le marché, informe L’As.
Le carburant et les intrants, notamment l’engrais, se font de plus en plus rares sur le marché, dans la zone des Niayes. Conscients des dangers que cela entraîne dans leur secteur, les producteurs maraîchers ont tiré la sonnette d’alarme. Selon Vieux Bâ, agriculteur dans la zone de Diogo, la rupture dans la disponibilité du diesel est constatée. Depuis plus de deux mois, les Groupements d’Intérêts Economiques (GIE), détenteurs des quotas de diesel et chargés d’alimenter les pompes agricoles, souffrent énormément de cette rupture.
Si ces pompes sont à sec, affirme Vieux Bâ, il y a des risques réels que les cultures périssent. «Si le diesel n’est pas disponible, c’est la disparition des produits maraîchers sur le marché, avec comme conséquence l’augmentation du taux de chômage. Seule la continuité des activités agricoles qui enrôlent un nombre extrêmement important de bras peut garantir la pérennité de l’emploi des jeunes», affirme l’agriculteur qui indique que beaucoup de familles vont être réduites à la pauvreté. D’autant que cette chaîne des valeurs alimente le marché et permet aux charretiers, aux commerçants dans les différents marchés, etc., de tirer des revenus. Poursuivant, il estime que cette pénurie risque d’engendrer des pertes de plusieurs milliards de Fcfa et les pauvres paysans ne parviendront pas à rembourser les dettes contractées auprès des institutions financières. «L’Etat est invité à prendre des mesures idoines afin que le monde agricole soit protégé», a-t-il plaidé avant d’insister sur la nécessité de mettre à suffisance le diesel.
Mieux, il invite l’Etat à aller dans le sens de consentir une subvention sur le prix, à l’image des moteurs des pirogues qui le sont à hauteur de 50%. Et de la même manière que l’Etat a pu subventionner ces moteurs des pirogues, il devrait pouvoir le faire pour le diesel en faveur des maraîchers. Les producteurs ont également exprimé leurs inquiétudes face au manque d’engrais sur le marché. Selon Vieux Bâ, une pénurie d’engrais est constatée depuis quelque temps sur le marché local. Et c’est pourquoi le prix a triplé, passant de 9 000 à 35 000 Fcfa le sac.
A travers cette rencontre de Diogo, il indique que les producteurs maraîchers veulent alerter l’Etat et l’inviter à prendre ses responsabilités. «On ne peut comprendre que les paysans du littoral, de la zone des Niayes, ne puissent pas disposer de subventions pour l’acquisition d’intrants comme les engrais», peste-t-il. Outre le carburant et des intrants, les producteurs ont également soulevé le problème de l’eau. Depuis l’implantation de certaines entreprises comme la Grande Côte Opération (GCO), renseigne Vieux Bâ, la nappe phréatique s’éloigne de plus en plus. «Autrefois, avec une profondeur de 12 mètres, le producteur pouvait disposer d’assez d’eau pour les activités maraîchères, mais aujourd’hui, il faut aller jusqu’à 20 ou 25 mètres. Ce qui crée la raréfaction de ce liquide précieux qui constitue l’élément clé des activités économiques dans la zone», souligne-t-il.