Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Madame la Présidente du Haut Conseil des Collectivités territoriales,
Monsieur le Président du Conseil économique social et environnemental,
Monsieur le Ministre des Forces armées,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Monsieur le Général de corps d’armée, Grand Chancelier de l’Ordre national du Lion,
Monsieur le Général de corps d’armée, Chef d’état-major général des Armées,
Monsieur le Général de corps d’armée, Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et Directeur de la justice militaire,
Messieurs les officiers généraux,
Officiers, sous-officiers et militaires du rang,
Mesdames, messieurs les membres des personnels civils des Forces armées,
Chères familles des parrains,
Chers invités,
C’est toujours avec une joie et une fierté renouvelées que je préside la Journée de nos Forces Armées.
D’abord, en vertu des dispositions constitutionnelles, qui font du Président de la République le Chef suprême des Armées.
Ensuite, en raison de la solennité attachée à cette cérémonie, marquée du sceau immuable de l’engagement, de la discipline et de la rigueur militaires, qui sont l’Alpha et l’Omega de toute Armée moderne, arrimée aux valeurs cardinales de la République.
Enfin, parce que ce rendez-vous annuel ravive le concept Armée-Nation ; la première étant, par sa diversité dans l’harmonie, le cœur battant et la symbiose de la seconde.
Voilà pourquoi la Nation est fière de vous, et vous reste attachée de façon indéfectible, envers et contre tout.
Il en est ainsi parce que tout citoyen, animé d’une fibre patriotique, mesure le sens, la portée et les risques du métier des armes que vous avez choisi ; parce qu’il sait que vous acceptez de perdre le sommeil pour qu’il dorme du sommeil du juste, et que vous consentez jusqu’au sacrifice suprême pour la protection des personnes, des biens et de l’intégrité territoriale de notre pays.
Le souvenir de nos Jambaars arrachés à notre affection nous rappelle, fort à propos, le respect et la considération que nous devons, toutes et tous, à nos Forces de défense et de sécurité.
Je salue la mémoire de nos défunts Jambaars et réitère à leurs familles notre compassion et notre solidarité.
Aux militaires blessés en opérations ou autrement souffrants, j’adresse mes vœux de prompt rétablissement.
Les décorations auxquelles je viens de procéder témoignent de notre gratitude à l’endroit de ces valeureux citoyens,dont l’intégrité physique, sérieusement entamée pour certains, démontre à suffisance les immenses sacrifices qu’ils ont consentis.
Je renouvelle mes encouragements aux membres de nos Forces de défense et de sécurité en opérations, au service de la Nation et de la Communauté internationale.
A toutes et à tous, officiers généraux, officiers, sous-officiers et militaires du rang, je redis solennellement que la Nation fait corps et âme avec vous. En son nom et au mien propre, je vous réitère ma fierté, ma confiance et mon soutien.
Quant à vous, chers anciens, vous avez notre reconnaissance infinie, pour le modèle de courage, de discipline et de responsabilité que vous avez forgé, offrant à la postérité la belle tradition républicaine de nos Forces armées ; une tradition que reflète le thème de cette année, Forces armées et préservation des ressources naturelles.
Par les temps qui courent, ce thème, pertinent par lui-même, est d’une résonnance particulière.
En effet, sous l’autorité du commandement civil, l’une des missions primordiales des Forces armées est de veiller à la surveillance des ressources nationales.
Mais aujourd’hui, la raréfaction de ces ressources, due à la dégradation continue de l’environnement, aux pillages et trafics illicites de tous genres, renchérit davantage les enjeux autour de la protection de ces richesses, souvent non renouvelables.
S’y ajoutent les gaspillages liés à des modes de consommation abusifs, les périls à nos frontières et la multiplication des tensions et conflits de diverses intensités ; autant de facteurs qui replacent les ressources naturelles, notamment alimentaires et énergétiques, au cœur de la souveraineté nationale et de la géopolitique mondiale.
Je n’insisterai pas outre mesure sur l’importance vitale que revêtent ces ressources pour des pays en retard sur le processus de développement, et en quête d’émergence comme le nôtre.
Dans un monde de compétition acharnée, un monde sans cesse percuté par des forces diffuses et malveillantes, il nous faut sans cesse prendre en charge les défis sécuritaires liés à la sauvegarde de nos ressources minières, hydro électriques, fauniques, halieutiques et forestières, sans compter l’exploitation prochaine de nos ressources en hydrocarbures.
J’ai particulièrement à l’esprit la nécessité de poursuivre sans répit la lutte contre le pillage de nos ressources halieutiques, forestières, la boulimie foncière et l’orpaillage clandestin, entre autres actes délictueux qui portent préjudice aux générations actuelles et futures.
J’engage les autorités des Forces de défense et de sécurité à rester mobilisées dans la mise en œuvre des stratégies opérationnelles pour faire face aux différentes formes de criminalité qui affectent nos ressources. Vous pouvez toujours compter sur mon soutien.
Déjà, nous avons consenti d’importants investissements au profit de nos Forces de défense et de sécurité dans leurs composantes air, mer, terre, afin de les mettre à la hauteur des défis et des enjeux de l’heure.
Et je reste plus que jamais déterminé à soutenir la montée en puissance et la modernisation de nos Forces armées ; parce que face à la multiplication et à la complexité des périls, il n’y a pas de prix pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement économique et social de notre pays.
Officiers, sous-officiers, militaires du rang,
Comme il est de tradition, le baptême des promotions des écoles d’officiers porte cette année encore le symbole de l’excellence et de la vitalité des Forces armées.
Il marque, en même temps, un renouvellement permanent des cadres militaires, auréolés du prestige tutélaire de leurs parrains.
Elèves-officiers de la promotion médecin-colonel Georges NIOUKY, de l’Ecole militaire de santé, élèves-officiers de la promotion capitaine El Hadji Moussa THIAM, de l’Ecole nationale des officiers d’active, voici que vous arrivez au terme d’un parcours et au début d’un autre.
Comme au seuil d’un pont qui relie deux rives, vous mesurez aujourd’hui le chemin parcouru, les obstacles surmontés, les épreuves endurées.
Devant la Nation et vos frères d’armes, je vous félicite chaleureusement, ainsi que votre encadrement et vos familles pour l’étape importante que vous venez de franchir.
Vous avez de quoi être fiers. Votre parcours est brillant, à l’image de vos sabres au clair.
Il marque de son éclat le début d’une nouvelle vie d’engagement, faite d’un nouveau chemin à parcourir, d’obstacles à surmonter et d’épreuves à endurer. Car tel est le destin qui façonne dans le secret de l’âme le caractère du vrai soldat.
En prenant rendez-vous avec l’avenir de votre carrière, vous avez deux viatiques qui vous serviront de boucliers face aux adversités futures : le serment auquel vous venez de sacrifier et l’héritage de vos illustres parrains.
Par la gravité qui s’y attache, votre serment est la jauge perpétuelle de votre parole donnée. Il vous lie et vous oblige à toujours conformer vos actes à vos paroles. Ainsi, vous cultiverez pour la vie, le sens de l’honneur qui fait le bon soldat, rappelant la noble formule d’un de nos personnages de légende :« Sans honneur, que ferai-je de la vie ? »
Par l’héritage de vos parrains, vous-vous engagez à poursuivre votre marche sur la voie de l’excellence. C’est un privilège redoutable que vous porterez désormais, chevillé à vos épaulettes.
Ainsi, vos glorieux parrains, que le commandement vous a fait l’honneur de vous offrir en modèles, vivront pour toujours en vous.
Si dans la marche que vous entamez aujourd’hui, il vous arrivait de rencontrer le doute qu’émousse la confiance et sape le moral du soldat, songez à cette matinée du 11 novembre 2022 qui vous rattache à la gloire de vos parrains.
Le médecin-colonel Georges NIOUKY est une figure emblématique de la médecine militaire sénégalais, et seul officier-médecin jusque-là breveté de l’Ecole de guerre. Son parcours professionnel exceptionnel digne d’éloges, n’avait d’égal que le dévouement hors pair qui était sa marque de référence.
Le capitaine El Hadji Moussa THIAM, était homme de défis, dont le courage et la générosité dans l’effort forcent le respect et l’admiration.
Je salue avec affection leurs familles ici présentes.
Demain, vous serez confrontés à des questions auxquelles nous n’avons pas forcément de réponse aujourd’hui.
Mais les principes immuables pour devenir un bon soldat seront toujours là pour vous guider et vous aider à dominer des situations inconnues.
Que disent ces principes ?
Ils disent que sur les traces lumineuses de son parrain, le bon soldat acceptera toujours les servitudes que lui imposent les charges de son sacerdoce militaire.
Le bon soldat se méfiera toujours de l’appel des sirènes et de l’exposition aux médias et réseaux sociaux qui flattent son égo et brouillent ses références.
Le bon soldat obéira toujours à ses supérieurs pour apprendre à commander.
Le bon soldat inspirera toujours ses subordonnés par le respect de l’exemple et non de la peur ; parce qu’il sait que c’est le respect et non la peur qui nourrit le devoir d’obéissance et allie les exigences du commandement aux nécessités de la fraternité d’armes et de la vie en communauté.
En tout temps et en tout lieu, soyez de bons soldats pour rester dignes de vos parrains !
Officiers, sous-officiers, militaires du rang,
En cette journée qui est la vôtre, la Nation est plus que jamais rassurée et fière de vous voir porter ses armes, sous ses drapeaux.
Elle vous sait gré de rester fidèles à votre devise tirée de nos valeurs ancestrales de jom et de fit :
On nous tue, on ne nous déshonore pas.
Bonne fête à toutes et à tous. Je vous remercie de votre attention.