Les belles relations entre le Sénégal et le Canada ont été secouées en fin de semaine, par un incident diplomatique provoqué par le passage à tabac d’une diplomate sénégalaise par les services de police de Gatineau, une province du Québec située près de la capitale fédérale Ottawa. Le 02 août dernier, la police canadienne a fait une descente au domicile d’une diplomate sénégalaise. Selon le service de police de la Ville de Gatineau (SPVG), elle aurait reçu un appel demandant « que des policiers portent assistance à un huissier muni d’une ordonnance, devant être exécutée « au domicile de la diplomate sénégalaise. »
Dans une note publique, mentionne-t-on dans « Le Témoin », la police de la ville de Gatineau soutient qu’une fois sur les lieux et dans l’exercice de sa fonction, la réaction de la diplomate sénégalaise était « agressive’’.
Constatant son refus de collaborer, la diplomate sénégalaise aurait frappé et blessé au visage une policière. En réaction et pour faire cesser l’infraction, pour la sécurité des personnes présentes, ils ont alors décidé « de procéder à l’arrestation de la personne », informe la même note publiée sur le site de la police. Toujours selon la SPVG, la diplomate aurait résisté et même blessé par morsure un deuxième policier. Voilà qui justifie, selon la police, que la diplomate ait été amenée au sol pour être maîtrisée. Elle sera alors détenue à l’arrière du véhicule de patrouille, sous supervision d’une policière. En aucun moment, précise la police, « la diplomate n’a mentionné avoir été blessée ou avoir des douleurs lorsque questionnée ».
Selon, le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur (MAESE), « la police canadienne a exercé sur la diplomate une violence physique et morale humiliante, devant témoins, et en présence de ses enfants mineurs ». Toujours selon le MAESE, malgré le rappel de statut de diplomate de la victime et de l’inviolabilité de son domicile, « les éléments de la police canadienne l’ont menottée et sauvagement tabassée, au point qu’elle a du mal à respirer, ce qui a conduit à son évacuation à l’hôpital ».
Informé de ces faits « inacceptables et injustifiables » et pour dénoncer et condamner fermement cet acte « raciste et barbare », le MAESE a convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Canada à Dakar le 4 août dernier. Une note de protestation a été servie aux autorités canadiennes via l’ambassade du Canada à Dakar et celle du Sénégal à Ottawa. Le Sénégal a aussi exigé « qu’une enquête soit diligentée sans délai et que des poursuites soient menées contre les auteurs de cette agression inadmissible ».