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Mutilations génitales féminines : Les organisations de défense des droits des femmes, demandent le renforcement de l’arsenal juridique

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La mutilation des parties génitales chez la femme est une pratique culturelle et sociologique au Sénégal. Malgré son interdiction, l’excision est toujours pratiquée par une partie importante de la population. Afin de corser les sanctions et accentuer la sensibilisation, il s’est tenu, à Saly, un atelier sous régional de trois jours, pour l’évaluation des engagements politiques et stratégiques du Sénégal, pour l’abandon des mutilations génitales féminines (MGF).

La mutilation génitale est pratiquée sur des femmes d’âges divers, le plus souvent jusqu’à l’âge de 15 ans et parfois même, sur des femmes adultes, selon la communauté ou le groupe ethnique. Ces pratiques sont considérées comme une violation des droits des femmes et des filles, comme l’indiquent beaucoup d’instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’Homme. C’est ainsi qu’il y a eu un engagement mondial pour l’abandon de la pratique des MGF. Depuis 2005, le Sénégal a mis en place un cadre juridique et réglementaire contre la pratique. A la suite de cela, il a été fortement recommandé de mettre en place une stratégie nationale pour l’abandon de la mutilation génitale féminine, relate « L’As ».

Selon Zakaria Sambakhé, directeur de l’Ong Action Aid, des efforts ont été notés ces dernières années sur le plan législatif et opérationnel au Sénégal. «La législation autour des questions d’excision ne déroge pas à cet engagement de l’Etat. Depuis plus de 20 ans, le Sénégal dispose d’une loi (loi 99 -05) interdisant les mutilations génitales féminines. Malgré cela, plus d’une fillette sur 10 subit cette violence au Sénégal. Près du tiers des femmes sont excisées au Sénégal», renseigne-t-il.

Relevant des disparités en fonction des zones géographiques, M. Sambakhé indique que les parties Est, Sud-Est et Sud, sont les zones où l’excision est la plus pratiquée. «Dans certaines régions du sud, elles le sont quasiment toutes. En milieu rural, les parents continuent cette pratique en cachette et les associations peinent à changer les mentalités. Si l’on peut se réjouir de voir la pratique reculer, il est cependant inquiétant de noter la stabilité du taux de pratique de l’excision au Sénégal. En effet, le taux national stagne autour de 25% depuis presque une décennie ; 34% dans le milieu rural, 22% dans le milieu urbain. En tant que norme sociale, il est acquis que son abandon ne sera pas chose aisée, parce qu’elle comporte des questions identitaires, culturelles voire métaphysiques qu’il est difficile de résoudre par des analyses et des approches cartésiennes», a soutenu le directeur d’Action Aid.

Selon le directeur de Cabinet du ministre de la Femme, Mouhamed Ndiaye, les mutilations génitales féminines sont une pratique traditionnelle profondément ancrée, qui a de graves répercussions sur la santé des jeunes filles et des femmes, ainsi que sur la dignité humaine. «C’est pourquoi, le gouvernement du Sénégal s’est engagé depuis des décennies, à protéger les femmes et les filles de cette pratique. Cette volonté politique s’est manifestée à travers l’adoption en 1999 de la loiN° 99-05 du 29 janvier 1999, qui interdit l’excision, la mise en œuvre de trois plans d’action nationaux 2000-2005 et 2010–2015 et d’une stratégie nationale 2022-2030», indique Mouhamed Ndiaye

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