Malgré l’importance de leurs potentialités et ressources, les zones périphériques rurales éprouvaient d’énormes difficultés à tirer profit de ces opportunités en vue de booster durablement leur développement. Mais, à la faveur d’une politique de rattrapage volontariste et d’équité territoriale mise en œuvre depuis quelques années ,et mobilisant des investissements colossaux, ces terroirs longtemps marginalisés,offrent aujourd’hui un visage plus reluisant. Ceci, au grand soulagement des populations qui bénéficient désormais d’un environnement favorable à la relance d’activités génératrices d’emplois et de revenus.
Pendant plusieurs décennies, les axes et terroirs périphériques étaient les grands oubliés des politiques de développement.Une situation qui a longtemps transpiré,à travers de nombreuses disparités et inégalités criantes qui obèrent la cohérence territoriale des régions. Celles- ci se manifestaient à travers, entre autres aspects par une armature urbaine macrocéphale, un déséquilibre en termes d’accès des populations aux services socioéconomiques de base et de développement humain, et une faible intégration des espaces ruraux. Ces disparités et inégalités sont liées à l’accès à l’eau potable, à l’électricité, aux services sociaux de base. Faute d’infrastructures adéquates, ces zones n’arrivent pas à exploiter tous leurs potentiels dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des mines, de l’artisanat et du tourisme, parce qu’elles demeurent enclavées et déconnectées des circuits de commerce et de l’investissement.
Une vision prospective et holistique du développement territorial
Dés son accession à la magistrature suprême du Sénégal, Président Macky Sall s’est attelé à inverser cette tendance lourde de retard de développement. C’est donc, en réponse aux nombreuses contraintes de développement auxquelles étaient les zones et terroirs périphériques et, dans une perspective d’œuvrer à ce que ces terroirs « marginalisés » participent mieux à la création d’un environnement favorable au développement des opportunités, le gouvernement y développe un ambitieux programme d’investissements plurisectoriels. Ces investissements consentis dans une dynamique de discrimination positive, visent d’une part à améliorer l’accès de ces populations aux infrastructures de base (désenclavement, électricité éducation, santé, eau, assainissement etc) et à garantir d’autre part la prise en charge de leurs besoins primaires. C’est dans cet élan altruiste que le président de la République a lancé plusieurs programmes spéciaux, dont certains d’urgence tels que le PUDC (programme d’urgence de développement communautaire) et le PUMA (programme d’urgence de modernisation des territoires et axes frontaliers).Ceci, en appoint des investissements traditionnels réalisés, à travers le BCI (budget consolidé d’investissement).
Ainsi, depuis son lancement le Pudc- qui en est à sa deuxième phase-, a permis de sortir des milliers de villages de la pauvreté grâce à la construction de pistes rurales, de forages, à l’électrification rurale avec un accent particulier mis sur l’énergie solaire, et à la mise à la disposition des femmes des équipements, créant ainsi un esprit d’entrepreneuriat rural, notamment chez les femmes et les jeunes. Quant au Puma qui cible dix (10) régions les régions administratives frontalières avec la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Mali et la Mauritanie, il a contribué significativement à l’amélioration de l’accès des populations rurales aux services sociaux de base. Entre infrastructures de désenclavement (pistes rurales, ponts etc) et autres infrastructures d’amélioration de l’accès aux services sociaux de base (salles de classes, postes de santé, forage etc), le Puma s’est aussi beaucoup investi dans la satisfaction des besoins essentiels et cruciaux des populations vivant dans les zones dites périphériques.
Des programmes spéciaux de rattrapage
Ces importantes réalisations ont aujourd’hui restructuré profondément l’environnement socio-économique de ce terroir longtemps marginalisé, et partant favorisé la relance au profit des agriculteurs et des éleveurs ainsi que les jeunes et les femmes. Si l’ambition du Président Macky Sall au lendemain de son accession au pouvoir, c’était de corriger les disparités et les inégalités dans le développement territorial et faire des zones périphériques des « terroirs émergents » parce que le Sénégal émergent c’est aussi l’émergence des « zones qui manquent de tout », disait-il, le pari est certainement gagné. Et pour cause : jadis présentés comme des patelin austères à cause de nombreuses contraintes de développement (faible valorisation des potentialités agropastorales, enclavement, accès limité des populations aux services de base, léthargie économique etc), ces contrées connaissent aujourd’hui de profondes mutations.
….. et d’équité territoriale
L’Ile à Morphil, une bande terre coincée entre les eaux du fleuve Sénégal et ses défluents, constitue une belle illustration du succès de cette ambition Président Macky Sall. Le vaste programme de développement initié dans cette « zone d’intérêt économique spécial », a porté ses fruits. Cet ambitieux programme d’investissements qui va de la réalisation d’infrastructures de désenclavement (routes, pistes et ponts) , de santé ,d’éducation et d’hydraulique villageoise aux aménagements hydro agricoles en passant par la promotion d’initiatives socio –économiques à la base, a changé le décor de
l’Ile à Morphil : Une belle illustration
Nouveau visage ? Assurément, pour ceux qui connaissent ou ont l’habitude de se rendre dans les arrondissements de Saldé et de Cascas peuvent bien en témoigner. De Pété à Démette, les déplacements sont devenus fluides à la faveur du bitumage des tronçons, des bretelles et des routes adjacentes qui débouchent sur la RN2. Les populations de l’Ile à Morphil, sont sous le charme de cette route bitumée. Le goudron, comme on appelle ici, était un rêve. Pour la première fois depuis l’Indépendance du Sénégal, les populations viennent d’en bénéficier à la faveur d’un programme de désenclavement de cette contrée. « Voilà une avancée qualitative pour les populations locales qui longtemps ont souffert de l’enclavement particulièrement en période d’hivernage, lorsque sortir ou entrer dans l’Ile était une véritable équation », soulignent Mamadou Lamine Kane enseignant retraité natif de Saldé ,et Ibrahima Abdoul Hanne responsable de Gie à Wassétacké .Le désenclavement de l’Ile à Morphil était une doléance majeure de ses habitants et c’est le gouvernement du Président Macky Sall qui l’a réglée définitivement, poursuivent -ils. Combien de fois des voyageurs en provenance de Dakar ont-ils été bloqués des heures durant à Ngouye ou à Madina Ndiathbé à cause d’un bac défectueux, d’une route envahie par les eaux, dépensant le plus souvent entre 20 et 25 mille cfa pour rallier leur destination finale ? Combien de fois les voyageurs ont-ils risqué leur vie à bord de petites embarcations au milieu de ces eaux qui s’étalent à perte de vue ? Combien de kilomètres les gens parcouraient pour se rendre à Bocké Dialloubé , quand ils quittaient la nationale 2 ? Autant d’interrogations qui selon les populations sont aujourd’hui rangées dans le registre des mauvais souvenirs. Mais le progrès n’est pas seulement circonscrit dans l’Ile à Morphil car, d’autres localités du département ont aussi rompu avec l’isolement grâce à la route comme l’illustre parfaitement le tronçon Pété-Boké Dialloubé qui ouvre le passage vers le Djolof.
Impulsion d’une nouvelle dynamique de développement au sein des terroirs périphériques
Donc, après les ponts, la route a ouvert des lendemains meilleurs dans cette partie du Sénégal où se déplacer d’un village à un autre relevait d’un parcours du combattant. Aujourd’hui, le système de transport en commun fonctionne à merveille, fait remarquer Alassane Diallo ,une ressortissante de Sinthiou Dangdé Fama Diallo qui se réjouit de pouvoir rallier la RN2 à tout moment de la journée. Ă la vérité, les ponts et les routes ont beaucoup contribué à relancer les activités économiques dans l’Ile à Morphil. « Toutes ces infrastructures facilitent la circulation des personnes et aussi le transport des produits de l’agriculture. Auparavant, les productions agricoles, notamment la tomate et l’oignon pourrissaient faute de moyen d’évacuation vers les principaux loumas situés dans le Diéri », explique A.Sall lui-même producteur à Boubé dans la commune de N’Diayéne Pendaw. C’est dire que les deux poumons économiques du département sont maintenant interconnectés : la zone de production qu’est le Walo et la zone de commercialisation que représente le Diéri.
Dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, les principales réalisations tournent autour de : (a)l’aménagement de cuvettes et de jardins maraîchers, (b) la construction de parcs de vaccination, (c)construction de magasins de stockage de produits agricoles et d’aliment de bétail. Ceci, en sus d’autres initiatives économiques telles que l’aménagement et l’empoisonnement de mares pour développer l’aquaculture, la promotion des bois villageois et de l’écologie durable. Ă cela s’ajoute l’érection de centres de formation professionnelle : des incubateurs pour les métiers de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie, de l’artisanat et de la transformation des produits agricoles et laitiers. Ce qui fait dire à Lamine Bâ Coordinateur du Mouvement Podor va Mal en tournée hier dans cette zone , que les jeunes et les femmes c’est-à-dire les forces vives des terroirs villageois, s’occupent tout le long de l’année, à travers des activités pourvoyeuses d’emplois et de revenus. « J’en connais des jeunes garçons qui se sont définitivement sédentarisés parce qu’ils arrivent à gagner bien leur vie au village », enchaîne le sexagénaire.