Aliou Diop est établi en Italie depuis plus de 20 ans. Très attaché à ses racines, il vient chaque année au Sénégal passer ses vacances dans la maison familiale qu’il entretient. Gagnant bien sa vie, il décide d’acheter une maison en Italie. Malheureusement, après avoir contracté un prêt, il a connu quelques soucis financiers. Puisque le remboursement bancaire se faisait à la source, Aliou Diop avait du mal à prendre en charge sa petite famille basée en Italie et assurer les dépenses de la grande famille au Sénégal. C’est ainsi qu’il a trouvé une astuce pour contourner le fisc italien. Il appelle son frère germain, en qui il avait confiance et lui envoie la somme de 50 millions FCfa, en deux tranches (40 millions et 10 millions), détaille « L’As ».
En effet, son frère Mohamed Diop était chargé de lui garder l’argent jusqu’à son retour au Sénégal. Seulement, au bout de trois mois, un membre de sa famille l’appelle au téléphone et l’informe de la bamboula que mène son frère Mohamed Diop, qui s’est payé une voiture neuve à 10 millions FCfa, une salle de gym et a entamé la construction de sa maison. Craignant que son jeune frère ne lui refasse le même coup, puisqu’il avait, dans le passé, dilapidé l’argent qu’il lui avait envoyé pour acheter un terrain et le construire pour la famille, Aliou Diop demande à Mohamed Diop de lui faire un virement dans un autre compte au Sénégal. Au lieu de faire le virement des 50 millions FCfa, ce dernier n’a viré que 23 millions FCfa.
À chaque fois que l’émigré élève la voix et menace de porter plainte, les membres de la famille interviennent pour trouver un accord à l’amiable. Après 8 ans d’attente, Aliou Diop a déposé une plainte qui a abouti à l’arrestation de Mohamed Diop. Devant la barre hier, le prévenu a indiqué qu’il avait financé un projet avec l’accord de son frère. Malheureusement, souligne-t-il, le projet a échoué.
Selon le procureur, l’abus de confiance ne souffre d’aucun doute. C’est pourquoi il a requis 2 ans de prison ferme. Pour sa part, la partie civile n’a demandé que le remboursement de ses 27 millions FCfa. Selon l’avocat de la défense, Me Mbodj, les deux frères avaient mis en place une société qui était financée par l’émigré et gérée par son frère Mohamed Diop.
Malheureusement, indique la robe noire, l’entreprise a périclité. Raison pour laquelle, il a plaidé la relaxe en faveur de son client. Ce dernier sera édifié sur son sort, le 18 avril prochain.
Ndèye Fatou Kébé