Au moins treize personnes, dix gendarmes, deux supplétifs de l’armée et un civil, ont été tuées lundi lors d’une attaque de jihadistes présumés dans le nord du Burkina Faso, a annoncé mardi l’armée burkinabè.
Des gendarmes et Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) stationnés dans la localité de Falagountou dans la région du Sahel (nord), « ont fait face dans l’après-midi de lundi à une attaque terroriste », indique l’état-major de l’armée dans un communiqué.
« Le bilan provisoire enregistré fait état de douze combattants tombés, dont deux VDP », selon l’état-major qui parle également d’un civil tué.
« Au moins cinq gendarmes ont été blessés et une dizaine d’autres », disparus, sont « toujours recherchés », précise l’armée en affirmant que, « côté ennemi, une quinzaine de corps de terroristes ont été retrouvés lors des opérations de ratissage qui sont toujours en cours ».
L’état-major affirme que cette attaque a été menée par « les éléments résiduels des groupes armés » qui « ont entrepris de s’en prendre aveuglément aux populations » après avoir été « défaits il y a quelques semaines par les forces engagées dans la reconquête du territoire national ».
Saluant la mémoire des « combattants tombés pour la patrie », l’état-major de l’armée « appelle les populations à ne pas se laisser décourager par un ennemi aux abois et à se mobiliser plus que jamais derrière les Forces de défense et de sécurité et les VDP engagés dans la reconquête du territoire ».
Jeudi dernier, au moins une dizaine de civils ont été tués lors de deux attaques de jihadistes présumés dans le centre-ouest du Burkina Faso, à environ 140 km de Ouagadougou.
Une semaine auparavant, une série d’attaques ont frappé plusieurs régions du nord et du nord-ouest du Burkina, faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de VDP.
Le Burkina Faso, en particulier sa partie nord, est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés.
Le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition issu d’un coup d’Etat militaire le 30 septembre 2022 – le deuxième en huit mois – s’est donné pour objectif « la reconquête du territoire occupé par ces hordes de terroristes ».
Le Burkina était aidé depuis plusieurs années dans sa lutte contre les jihadistes par des forces spéciales françaises basées à Ouagadougou, mais le régime du capitaine Traoré leur a demandé de plier bagage d’ici un mois.
Une décision motivée par « la volonté des autorités de la transition et de l’ensemble des Burkinabè d’être les acteurs premiers de la reconquête de notre territoire », selon le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouédraogo.