Lors de la première étape de sa tournée africaine dimanche, le chancelier allemand Olaf Scholz a proposé d’aider à développer la production de gaz offshore au Sénégal – un projet développé par British Petroleum qui détruirait un récif corallien géant, utiliserait jusqu’à 1% du budget carbone de 1,5C de la planète et dégraderait encore plus l’environnement marin de l’Afrique de l’Ouest.
Greenpeace Afrique et Greenpeace Allemagne dénoncent cette ruée vers l’Afrique et l’agression de ses écosystèmes.
« Au Sénégal, il y a suffisamment de soleil et de vent à partager avec le monde entier, mais le poisson se raréfie de plus en plus dans notre pays, alors que c’est une source cruciale de protéines pour notre peuple. L’exploration pétrolière et gazière dans nos océans pourrait compromettre davantage les moyens de subsistance des millions de personnes qui, ici, dépendent de la pêche, et elle va aggraver certainement le réchauffement de la planète. Nous invitons l’Allemagne à multiplier les investissements dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables propres, mais laissons nos océans en paix », a déclaré le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne sur les océans pour Greenpeace Afrique.
« Chaque euro investi dans l’énergie fossile finance la prochaine sécheresse, inondation ou canicule – et les populations d’Afrique de l’Ouest sont exposées de manière disproportionnée à ces dangers. Le nouveau gouvernement allemand a reçu un mandat clair de son peuple pour s’affranchir des combustibles fossiles : ce mandat doit être appliqué à tous ses investissements dans le pays et à l’étranger, car les gaz à effet de serre ne connaissent pas de frontières. Même à une époque où l’Europe doit devenir le plus rapidement possible indépendante du gaz russe, il est anormal d’investir dans de nouvelles infrastructures fossiles polluantes en Afrique de l’Ouest, au lieu de commencer par réduire la consommation globale de gaz », a déclaré Andree Boehling, chargé de campagne climat et énergie de Greenpeace Allemagne.
Notes aux rédacteurs
Avec le soutien de Greenpeace Afrique, les pêcheurs et les transformateurs de poisson d’Afrique de l’Ouest font campagne depuis des années pour que leurs gouvernements
protègent leurs communautés et les ressources halieutiques dont ils dépendent, celles-ci étant gravement menacées par l’industrie de la farine et de l’huile de poisson et d’autres industries extractives.