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Lamine CAMARA : «La CAN reste un souvenir amer» (ENTRETIEN)

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Il a très mal vécu l’élimination précoce de l’Equipe nationale du Sénégal à la Coupe d’Afrique des Nations, Côte d’Ivoire 2023, jouée en 2024. Depuis, Lamine Camara (20 ans) rumine sa colère et ne pense qu’à la revanche.

En attendant, le sociétaire du Fc Metz promet de se battre pour maintenir les Grenats en Ligue 1 française, sachant que ses performances dans l’élite du foot français peuvent lui donner la visibilité qu’il faut pour booster sa carrière et garder sa place dans la ‘’Tanière’’ des «Lions». Dans cet entretien accordé exclusivement à L’Observateur et Ligue1.com, via Teams, l’ancien joueur de Génération Foot parle de sa carrière en club et ses objectifs avec l’Equipe nationale du Sénégal.

A quoi vous devez votre intégration rapide dans l’effectif du Fc Metz dès votre arrivée ?

Mon intégration au Fc Metz a été facile, parce que depuis Génération Foot, on m’a préparé pour ça. Le président Mady Touré (Gf) m’avait déjà prévenu que le Fc Metz avait besoin de moi, donc il fallait que je sois prêt depuis le Sénégal. Dans ma tête, je me suis préparé à ça. Sachant que le club était dans une bonne dynamique pour la montée en première division, il fallait que je me prépare à l’aider dans ce projet.

Vous avez quitté le championnat sénégalais pour rejoindre le Fc Metz, alors en Ligue 2. Vous êtes vite rentré dans les plans du coach. C’est grâce à votre talent ou y a-t-il d’autres paramètres qui ont rendu les choses faciles pour vous ?

Vous savez, ici, quand vous arrivez, tout ce qui vous intéresse, c’est le foot. Après, moi, ce n’est que le foot qui m’intéresse. Je suis venu, j’ai eu la chance d’avoir des coéquipiers qui m’ont facilité la tâche. J’ai trouvé, Ousmane Bâ, Abou Lô…, ils étaient à Génération Foot. Je me suis vite adapté à la vie de l’équipe. Je me suis adapté aussi au système du coach.

C’est le championnat sénégalais d’où vous êtes parti qui a le même niveau que la Ligue 2 française ou c’est votre talent qui vous a aidé ?

Il y a beaucoup de différence entre le Championnat sénégalais et la Ligue 2. En arrivant ici, j’ai dû m’adapter, même si au début, ça a été difficile. Le climat m’a un peu fatigué, mais je me suis concentré pour comprendre le système du coach. Le reste est venu naturellement.

Avec Metz, vous avez réussi la montée en Ligue 1, mais l’élite semble encore compliquée pour les Grenats, d’autant plus que vous occupez, à la 26e journée, la 17e place qui mène à la relégation ?

On est dans un championnat qui est très difficile, c’est clair. Après, ce n’est pas que le Fc Metz, il y a beaucoup d’équipes qui sont en difficulté. Mais rien n’est encore joué. Là, on est relégable, mais il n’y a pas beaucoup d’écart avec les équipes qui sont devant nous. Ce n’est pas le Fc Metz qui peine, c’est plutôt la Ligue 1 qui est difficile. Mais on va tout faire pour se maintenir. On va essayer de corriger les erreurs qu’on a commises jusque-là, parce qu’on a perdu beaucoup de matchs qu’il ne fallait pas, et sur des détails. Maintenant, on sait qu’on n’a plus droit à l’erreur. Il faut vite se remettre sur la bonne route.

Comment trouvez-vous le niveau de la Ligue 1 et qu’est-ce qui rend ce championnat si difficile ?

Les joueurs de qualité qui sont là… Il y a beaucoup de bons joueurs dans les clubs. Il y a de grandes équipes, tout ça rend le championnat difficile.

Depuis votre but de 58 mètres face à l’As Monaco, vous n’avez pas encore attiré la lumière sur vous en Ligue 1. Qu’est-ce qui bloque ?

Ce but, c’est vrai qu’il m’a donné de la confiance. Après, ça reste un but, j’ai déjà oublié pour avancer, me concentrer sur le club, sur mes performances. Espérons que j’en mettrai encore dans les matchs à venir.

Avez-vous pu mesurer la popularité et la visibilité que la Ligue 1 française peut donner à un joueur africain ?

La Ligue 1 est un championnat très suivi. Un championnat très populaire. Ça fait du bien de jouer dans un championnat comme ça, suivi un peu partout dans le monde. C’est bon pour la visibilité. Personnellement, ça m’a donné l’opportunité d’intégrer l’Equipe nationale du Sénégal. La visibilité qu’offre ce championnat est très intéressante.

Quelle carrière espérez-vous au Fc Metz qui a une histoire si particulière avec les footballeurs sénégalais qui ont laissé un lourd héritage, dont Jules François Bocandé, Sadio Mané…?

Pour l’instant, je suis les pas de mes grands frères. Pour le moment, je ne suis pas pressé, je suis au Fc Metz, je me concentre sur le club. J’aimerais bien faire quelque chose ici, marquer les esprits et faire plaisir aux supporteurs. Là, je prends les choses pas à pas. Il y a beaucoup de joueurs qui sont passés dans ce club, dont Sadio Mané, Isamaïla Sarr, Pape Matar Sarr… On a vu ce qu’ils ont fait pour ce club. Je vais essayer de faire le maximum pour gagner la confiance des supporters, marquer les esprits.

Pensez-vous pouvoir faire comme ces joueurs ou même plus ?

Bien sûr ! Je crois en moi, je peux le faire.

Pensez-vous à Sadio Mané, c’est-à-dire partir de Génération Foot, puis Metz avant de faire une belle carrière dans de grands clubs, dans de grands championnats comme l’Angleterre, l’Allemagne ?

Beaucoup de joueurs aimeraient avoir la carrière de Sadio Mané. Moi aussi, mais je ne suis pas Sadio Mané. Après, je vais essayer de m’adapter à son hygiène de vie, de son comportement. Ça va être un peu difficile, mais je vais essayer. Il me donne beaucoup de conseils.

Est-ce que c’est un poids de venir après Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Pape Matar Sarr au Fc Metz ?

Non, ce n’est pas un poids. C’est vrai que ces joueurs ont fait de bonnes choses au Fc Metz, maintenant, c’est à mon tour d’essayer de faire mieux. Si je peux faire plus qu’eux, c’est tant mieux, mais le plus important, c’est de me concentrer sur ma carrière.

Vous faites partie des jeunes joueurs qui sont en train de prendre le pouvoir en Equipe nationale du Sénégal. La preuve par vos performances à la Coupe d’Afrique. Qu’est-ce qui vous a permis de gagner votre place de façon express ?

On va dire que c’est grâce au coach (Aliou Cissé) que j’ai gagné ma place en Equipe nationale, mais également grâce aux joueurs que j’ai trouvés dans l’équipe. Ils m’ont facilité la tâche. Surtout les anciens qui se donnent la peine d’aider les jeunes à intégrer le groupe. En Equipe nationale, les anciens ne mettent pas la pression aux jeunes qui arrivent, au contraire, ils nous mettent en confiance en nous donnant les bons conseils.

Vos larmes après l’élimination du Sénégal à la CAN en huitième de finale par la Côte d’Ivoire prouvent que vous avez très mal vécu cette défaite ?

La CAN, ça reste encore un souvenir amer. Je garde encore ces images qui me motivent. Car à chaque fois que je revois ces images (quand il était inconsolable après l’élimination), je me dis que je dois quelque chose au peuple sénégalais. Ce n’est pas une obligation, mais je me suis fixé cet objectif. Je me dis que je dois tout faire pour remplacer cette image avec une autre où je vais sourire, le trophée entre mes mains. C’est une expérience qui va me servir dans les années à venir.

Mais pourquoi vous avez mal vécu cette défaite, parce que vous espériez remporter la CAN

Beaucoup de gens espéraient que le Sénégal allait gagner la CAN. Même nous, les joueurs, nous espérions aller loin, mais ça n’a pas été le cas en Côte d’Ivoire. C’est ça le foot, la meilleure équipe a gagné, c’était la Côte d’Ivoire. C’était une bonne équipe qui était en face de nous. On a fait tout ce qu’on pouvait pour gagner, mais Dieu a voulu qu’on s’arrête en huitième de finale. Maintenant, on ne va pas baisser les bras, on va prendre ça comme une leçon pour corriger les erreurs qui nous ont été fatales.

Avez-vous un défi que vous tenez vraiment à relever avec l’Equipe nationale ?

Remporter le trophée continental. C’est une grande fierté de remporter un trophée pour son pays. J’espère que ça va se faire.

Après la CAN, le sélectionneur Aliou Cissé vous a renouvelé sa confiance en vous titularisant face au Gabon. Comment vous vivez tout cela ?

C’est vrai que le sélectionneur m’a renouvelé sa confiance en me titularisant face au Gabon, mais ça ne veut rien dire. Il ne faut pas s’enflammer pour autant. Ce n’est pas parce que je suis toujours appelé que je vais baisser les bras. Je vais me concentrer davantage et essayer de tout faire pour ne pas décevoir le coach. Après, la place, ça ne se joue pas qu’en Equipe nationale, c’est en club aussi. Si j’enchaîne les bonnes performances en club, je serai sélectionné en Equipe nationale.

La dernière liste de Aliou Cissé a intégré pas mal de nouveaux. Qu’est-ce que ça vous fait de voir débarquer d’autres jeunes comme Amara Diouf, Mikayil Ngor Faye… capables de vous ravir la vedette de la jeunesse ?

Ça fait du bien de voir des jeunes comme moi en Equipe nationale. Le Sénégal est un pays de foot avec beaucoup de jeunes joueurs en Europe et partout dans le monde qui peuvent intégrer l’Equipe nationale. Après, c’est le coach qui fait ses choix. Amara Diouf, Mikayil Faye, tout le Sénégal a vu ce qu’ils sont capables de faire. On connaît leur talent, on sait ce qu’ils peuvent apporter à l’Equipe nationale. Je profite de l’occasion pour magnifier le but de Mikayil Faye. C’est clair qu’ils peuvent être des joueurs importants pour l’équipe. J’espèrent qu’ils vont faire de bonnes performances en club pour revenir en Equipe nationale.

Qu’avez-vous fait pour les accueillir dans la ‘’Tanière’’ comme vos aînés l’ont fait avec vous ?

Je les ai félicités. Amara Diouf, lui, c’est mon petit frère, on a partagé la chambre et j’en ai profité pour lui donner quelques conseils, comme les aînés l’ont fait avec moi. Je vais l’aider à avoir une intégration facile et réaliser son rêve comme nous autres.

L’arrivée des nouveaux joueurs va rendre la concurrence plus serrée. Êtes-vous prêt à faire face ?

La concurrence, ce n’est pas qu’en Equipe nationale. Ça commence au club où il y a de bons joueurs. Il faut se battre pour garder sa place. C’est vrai que l’Equipe nationale commence à accueillir de nouveaux joueurs, mais je me concentre sur moi-même. Tant que je continue à faire de bonnes performances en club et que le sélectionneur national continue à me faire confiance, ça restera ainsi.

Lors du dernier rassemblement, on vous a entendu dire que vous allez vous coiffer au style de Jude Bellingham. Vous êtes fan de lui ?

Non, c’était juste une blague avec Pathé Cissé. Jude Bellingham est un grand joueur, mais ce n’est pas mon idole. Mon idole reste Idrissa Gana Guèye. Je suis toujours à côté de lui. Ça me fait du bien de le voir tout le temps en sélection.

La communauté sénégalaise du Fc Metz vit bien ?

Oui, tout se passe bien. On s’entend bien, on est tout le temps ensemble, on vient ensemble à l’entraînement, on rentre ensemble. Au-delà de la communauté sénégalaise, au Fc Metz, on a un groupe qui vit bien. C’est pourquoi, les nouveaux s’intègrent sans problème. Le personnel du club, les dirigeants, les joueurs, tout le monde est gentil ici.

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