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Le décret de trop ; Macky Sall désavoué par le Conseil constitutionnel (Par Momar Dieng Diop)

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La décision historique du Conseil constitutionnel du Sénégal, rendue ce jeudi 15 février 2024, marque un tournant décisif dans la vie politique et juridique du pays. En évoquant « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » pour le 25 février, les juges constitutionnels ont mis en lumière les défis logistiques, organisationnels et sécuritaires, qui entravent actuellement la tenue de ce scrutin majeur. Cette déclaration intervient dans un contexte tendu, marqué par des tensions politiques et sociales, ainsi que par des préoccupations croissantes, concernant la stabilité et la légitimité du processus électoral.
Le fait que le Conseil constitutionnel ait également déclaré illégal, le décret portant report de la présidentielle, souligne l’importance de respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution et de préserver l’indépendance de l’institution judiciaire. Cette décision renforce la crédibilité et l’autorité du Conseil constitutionnel, en tant que gardien des principes démocratiques et de l’état de droit.

L’invitation adressée aux autorités compétentes pour tenir l’élection présidentielle dans les meilleurs délais, témoigne de la volonté du Conseil constitutionnel de trouver une solution rapide et consensuelle à la crise politique actuelle. Cela souligne également l’importance de garantir la participation citoyenne et le respect des normes démocratiques dans le processus décisionnel.

L’engagement remarquable, la mobilisation citoyenne, les manifestations pacifiques et les appels à la transparence électorale, ont été des éléments essentiels dans la préservation de l’état de droit au Sénégal. Ces actions démontrent la maturité, la détermination du peuple sénégalais, à défendre les principes démocratiques et à protéger les institutions qui garantissent la justice et l’égalité pour tous.

Par cette décision historique, la justice sénégalaise se voit offrir une occasion unique de renouer le lien de confiance avec le peuple. En assurant l’intégrité et la transparence du processus électoral, la justice peut contribuer à restaurer la légitimité des institutions et à consolider l’état de droit. Cela nécessitera une action concertée et résolue de la part de toutes les parties prenantes, ainsi qu’un engagement ferme en faveur du respect des droits de l’homme et des principes démocratiques.

La décision du Conseil constitutionnel revêt une importance capitale pour l’avenir démocratique et institutionnel du pays. Elle met en lumière les défis auxquels le Sénégal est confronté, mais aussi les opportunités de renouveau démocratique.

Par le dialogue et le consensus, le Sénégal peut surmonter les obstacles actuels et consolider les fondements d’une démocratie forte et inclusive, pour les échéances futures.

Face au désaveu du Conseil constitutionnel, le Président Macky Sall se retrouve dans une situation délicate et inconfortable. Et pour résoudre cette crise politique, une option serait d’organiser l’élection présidentielle en mars, suivie d’une passation de pouvoir prévue pour le 2 avril 2024, conformément à la oCnstitution. Cette décision permettrait de témoigner de son respect aux institutions démocratiques et d’éviter un éventuel vide de pouvoir qui pourrait compromettre la quiétude du pays.

Le Président Sall pourrait également contribuer à une transition du pouvoir vers son successeur, apaisant ainsi les tensions politiques et renforcer la confiance des citoyens dans le processus démocratique. Cette approche lui offrirait ainsi une sortie assez élégante de la crise politique, tout en préservant la stabilité et la légitimité du nouveau Président élu démocratiquement.

Momar Dieng Diop, Espagne

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