
Alors que Moscou exige, à partir de ce vendredi 1er avril, d’être payée en roubles pour ses livraisons de gaz (y compris à l’Europe), la France et l’Allemagne ne prévoient pas de céder à Vladimir Poutine. Et cela même si les Européens se retrouvent contraints de déclencher des plans d’urgence. Voilà ce qu’a expliqué ce jeudi 31 mars le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Ces déclarations interviennent après une sortie de Vladimir Poutine, plus tôt ce jeudi, dans laquelle il expliquait que les pays “inamicaux” qui souhaitent acheter du gaz à la Russie devront, dès ce 1er avril, avoir des comptes en roubles et régler leurs achats avec la monnaie nationale russe. Une réponse claire aux sanctions prises par l’Occident contre son pays et un bon moyen de tenter d’endiguer la chute du rouble.
“Ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain”, a déclaré Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens. Il a ajouté qu’en cas de refus, “les contrats en cours seront arrêtés”. “Si ces paiements ne sont pas effectués, on considérera que ce sera une infraction aux obligations de la part de l’acheteur, et cela aura toutes les conséquences qui s’imposent”, a-t-il encore insisté.
Les deux pays veulent néanmoins être prêts à faire face dans l’éventualité où la Russie n’honorerait pas ses prochaines livraisons. De la même manière, l’Italie est passée au stade “pré-alerte”, qui permet un suivi accru des ressources nationales. En France, des coupures de gaz ciblées chez des consommateurs importants et un décret permettant d’organiser le délestage sont déjà prévus.
Par ailleurs, en ce qui concerne le pétrole, les États-Unis ont annoncé ce jeudi, par la voix du président Joe Biden, un geste visant à éviter une hausse des prix trop importante au niveau mondial. Au cours des six prochains mois, le chef de l’État américain a demandé à ce que soient produits quotidiennement un million de barils à partir des réserves stratégiques.
?À cause du choix de Poutine de faire la guerre, moins de pétrole parvient sur les marchés ce qui provoque une hausse des prix à la pompe”, déplore un communiqué de la Maison Blanche. Raison pour laquelle il est prévu d’augmenter largement la production nationale, et cela jusqu’à la fin de l’année 2023. Pour compenser ce recours à marche forcée aux énergies fossiles, le président Biden ajoute toutefois qu’il veut accélérer le passage aux énergies renouvelables, notamment au moyen d’un texte de loi qui va être soumis au Parlement.