Dans son édition de mardi, Libération révélait une grosse nébuleuse sur le marché de réfection de l’ancien siège de l’Ambassade du Sénégal au Canada, confiant que ledit marché «avait été confié en parfaite illégalité et sans contrôle à [une société dénommée « Ace building » pour 3,5 milliards de francs Cfa, en plus de travaux d’architecture pour 36,9 millions».
Le journal indiquait que cette découverte a fait l’objet d’une plainte de l’Agent judiciaire de l’État (AJE), à la suite de la mission de l’Inspection générale d’État (IGE), pour détournement de deniers publics et escroquerie. Les vérificateurs ont découvert «un hangar fictif loué et payé entièrement par l’Ambassade sans pièces justificatives», rappelle le collectif «Aar Sunu Ambassade».
Ses membres, repris par Libération, disent «ne pas être surpris par cette information» d’autant que martèlent-ils, «la gestion de cette ambassade est caractérisée par l’opacité et la mal gouvernance».
«Rien que pour la période 2023-2024, avancent-ils, nous avons noté deux présumés scandales [sans celui mentionné plus haut] à savoir la valise diplomatique, à destination de Dakar, de nos passeports perdus en décembre 2023 [introuvables jusqu’à présent] et le vol des archives et documents confidentiels de l’État du Sénégal en août 2024. Ces fautes administratives sont d’autant plus graves qu’une partie du personnel de l’ambassade est composée d’énarques [ancien élève ou élève de l’École nationale d’administration ou ENA].»
Le collectif, qui soutient l’AJE dans son action, demande à la Justice «d’aller jusqu’au bout» afin de «démanteler cette mafia».