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PAPE MODOU FALL : « Supprimer le Hcct, c’est manquer de cohérence et le demander c’est faire preuve d’impertinence politique »

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Selon Pape Modou Fall, c’est clairement aberrant et surtout incohérent de prôner la suppression du Hcct.
Dans cet entretien déroulé avec Dakaractu, le Directeur de l’Emploi brocarde cette partie de l’opposition qui en défend l’idée. Il abordera aussi la majorité absolue finalement obtenue par Benno, non sans commenter les résultats mitigés de la coalition présidentielle dans plusieurs grandes villes du Sénégal. Il se prononcera enfin, sur le choix de Pape Diop de rejoindre le groupe parlementaire de BBY.
Touba : Les législatives ont sans doute été une déception pour votre camp ?

Et pourquoi devrions-nous parler de déception ? Pour ce qui nous concerne, nous avons gagné le département de Diourbel et tout le monde sait que notre coalition a aussi gagné au plan national. Maintenant, par rapport aux résultats de manière globale, il y a des enseignements qu’il faut tirer. Le premier c’est de faire une analyse précise et objective des chiffres sortis des urnes dans chaque coin de ce pays. Il s’agit de faire une étude au cas par cas, afin d’identifier les localités hostiles et celles favorables. Cela permet de savoir comment réagir pour remonter la pente ça et là et ainsi mieux nous préparer aux prochaines joutes électorales. Ce qu’il faut éviter c’est de vendanger les acquis et de manquer de nous rattraper dans les localités perdues. Je suis d’avis que le Président de la République est suffisamment bien informé pour décrypter le message envoyé à lui et à nous qui le soutenons par chaque Sénégalais. Par ici, c’est un message de satisfaction et ailleurs un sentiment d’insatisfaction qu’il faut vite juguler. Maintenant, c’est clair que l’axe qui répond le moins à nos attentes, c’est celui qui va de Thiès à Touba en passant par Tivaouane, Bambey, Diourbel, Mbacké, Kébémer. Dans la zone Kaolack – Fatick, les acquis sont considérables tout comme dans le Sénégal Oriental et dans le Fouta. S’il y a nécessité à renforcer les acteurs politiques dans les zones précitées, il y a urgence chez nous les acteurs politiques, d’investir davantage le terrain. Il faut plus de présence dans les localités perdues, mais aussi et surtout dans les localités comme Ziguinchor, Kolda et Sédhiou.

Dakaractu : Le choix de Pape Diop de rejoindre le groupe parlementaire de Benno. Certains parlent de trahison

Pape Diop a pris une décision sage, républicaine et réfléchie. Pape Diop est un homme d’État qui a l’expérience de l’État. Il n’est pas quelqu’un qui pratique la politique politicienne. C’est également une personne crédible. Je suis libéral de souche et milite pour les retrouvailles de la grande famille libérale. Je ne suis pas surpris par cette position du président Pape Diop. Et j’invite ces responsables qui partagent la vision du président Macky Sall de faire émerger le Sénégal et d’instaurer la stabilité dans le pays, à nous rejoindre. Avec la voix de Pape Diop nous sommes passés de la majorité relative à celle absolue. Et cette majorité pourra se renforcer davantage à l’Assemblée nationale. Pape Diop a démontré qu’il est un vrai patriote. Cet acte patriotique de Pape Diop sera inscrit dans l’histoire du Sénégal. Il a choisi la paix, la stabilité et l’émergence du Sénégal. Maintenant, ceux qui parlent de trahison sont juste en train de faire dans la politique politicienne.

Dakaractu : Que répondez-vous à ce qui souhaitent la suppression du HCCT ?

Le Hcct est un outil assez pertinent qui peut servir à un pays comme le Sénégal. Certains ont tendance à se focaliser sur les incidences financières de l’institution faisant volontairement abstraction de son utilité. Dans les conclusions des Assises Nationales, il a été jugé fondamental de définir un cadre pour une politique de développement durable et une gouvernance de proximité afin de mieux répondre aux besoins des populations et aux exigences de développement. Le Hcct répond à cette exigence par la pertinence des débats, ses avis et recommandations sont essentiellement basés sur la gouvernance de proximité qui permet non seulement d’avoir une politique participative et inclusive, mais surtout de mieux appréhender les urgences manifestées par la base afin de les remonter et de les intégrer dans les programmes de développement économique et social. Le second point qu’on retrouve dans les conclusions des Assises Nationales et qui concerne la gouvernance locale, c’est le renforcement des capacités et l’autonomie des collectivités territoriales pour leur permettre de s’orienter efficacement vers le développement local et la promotion de la démocratie à la base. Si on regarde bien l’ensemble des documents et les différents rapports produits jusque-là par le Hcct, on va trouver des recommandations fortes visant à promouvoir la démocratie à la base et trouver les voies et moyens de contribuer efficacement au développement des collectivités territoriales. Ainsi, parler de suppression du HCCT est un discours impertinent et illogique au vu des exigences de l’heure. Je rappelle (encore une fois) qu’on ne peut pas travailler pour la territorialisation des politiques publiques, pour le renforcement des collectivités territoriales sans avoir une institution de réflexion capable de recueillir les informations venant des collectivités territoriales (communes, villages, quartiers, départements, régions). Compte tenu de l’acte 3 de la décentralisation, il serait regrettable de reculer en supprimant une telle institution. Surtout que nous devons aller vers une deuxième phase du code général des collectivités territoriales…

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