Les autorités gouvernementales ont dévoilé la Stratégie nationale de développement (SND) 2025-2029, le programme de politique économique et sociale du pays pour les cinq prochaines années, dont le coût global est estimé à 18.496,83 milliards de francs CFA.
Mettre en œuvre cette SND va consister à construire un ‘’Sénégal souverain, juste et prospère’’. Le pays va s’efforcer de devenir ‘’un modèle économique endogène’’, à partir des pôles territoriaux de développement, avec un capital humain de qualité, un ‘’renforcement de la stabilité nationale’’ et la promotion de la bonne gouvernance dans l’action publique.
La promotion des sciences et de l’innovation technologique, ainsi que le développement d’un financement adéquat de l’économie font partie des fondements de la SND 2025-2029.
‘’L’objectif global de cette stratégie de transformation systémique du Sénégal, dans sa phase quinquennale, est de promouvoir un développement endogène et durable porté par des territoires responsabilisés, viables et compétitifs, jetant les bases de la souveraineté économique’’, lit-on dans le document.
La SND comprend quatre axes stratégiques : l’économie compétitive, le capital humain de qualité et l’équité sociale, l’aménagement et le développement durables, la bonne gouvernance et l’‘’engagement africain’’.
Pour l’axe 1, le gouvernement veut construire une économie compétitive en développant des moteurs de croissance et des pôles territoires compétitifs, en mettant en place un cadre macroéconomique soutenable, en développant le financement domestique et les financements innovants. Il veut aussi construire un environnement des affaires attractif pour le secteur privé national et l’investissement étranger, bâtir un système de recherche et d’innovation dynamique, et accélérer la révolution numérique de l’économie.
Concernant l’axe 2 de la SND 2025-2029, il faudra développer un capital humain de qualité et une politique d’équité sociale. Selon le document, cela va consister à asseoir un système d’éducation et de formation professionnelle et technique de qualité, à mobiliser la diaspora autour de l’agenda national de transformation du pays, à mettre en place un système de santé performant et accessible à tous, à construire un système de protection sociale inclusif et efficient, à renforcer l’accès aux services sociaux de base.
Il s’agira en même temps de mettre en œuvre une politique d’emploi efficace, de promouvoir l’activité sportive et la vitalité de la culture sénégalaise.
Le troisième axe est articulé autour de l’aménagement et du développement durables. Cela revient à assurer un aménagement durable des territoires et une urbanisation organisée, à promouvoir une gestion durable des écosystèmes naturels, à conduire une transition énergétique juste et équitable, à promouvoir des modes de production et de consommation durables. De même faut-il mettre en place des infrastructures de connectivité, promouvoir l’économie sociale et solidaire.
‘’Un reprofilage de la dette et une baisse des tirages nets sur prêts conventionnels et commerciaux’’
Le dernier axe de la SND 2025-2029, relatif à la bonne gouvernance et à l’‘’engagement africain’’, revient à renforcer l’État de droit et la protection du citoyen, à réformer les institutions nationales et l’Administration publique, le civisme, la citoyenneté et la démocratie participative.
À cela s’ajoutent le renforcement de la sécurité nationale et une impulsion des réformes et projets nécessaires au renforcement de l’intégration africaine.
Les auteurs du document tiennent à signaler que ‘’l’opérationnalisation de [la] Stratégie nationale de développement survient dans un contexte favorable, marqué par l’entrée du Sénégal dans le groupe des pays producteurs de pétrole et de gaz’’.
Des ‘’réformes systémiques’’ et ‘’une pleine implication du secteur privé’’ sont nécessaires pour ‘’accélérer la croissance économique et le progrès social, dans un cadre macroéconomique sain et un endettement bien maîtrisé’’, soulignent-ils.
‘’Ce nouveau référentiel des politiques publiques consacre l’engagement sans faille de l’État pour la fourniture efficace de services publics de qualité essentiels au développement’’, en matière d’éducation, de santé ou de sécurité par exemple, ‘’tout en cédant plus de place à l’initiative privée, par le biais de partenariats public-privé dans les secteurs productifs comme l’agriculture, l’industrie ou encore l’énergie’’.
‘’Il s’agit alors de dégager un espace budgétaire suffisant, à même de soutenir une demande sociale croissante, et de promouvoir l’investissement privé dans une approche par les pôles territoriaux de développement’’, lit-on dans le document.
En termes d’objectifs, la SND 2025-2029 fixe un taux de croissance économique en moyenne de 6,5 % pour les cinq prochaines années.
Faire appel aux Sénégalais vivant à l’étranger et à la finance islamique
Sur le moyen terme, eu égard à l’engagement pris dans le cadre de la consolidation budgétaire, le déficit budgétaire est ramené à 3 % du PIB dès 2025 et maintenu à ce niveau jusqu’en 2029.
La SND prévoit ‘’un reprofilage de la dette, par la modification de la structure de financement du déficit, à travers notamment un recours aux titres publics, et une baisse des tirages nets sur prêts conventionnels et commerciaux’’.
Le gouvernement va faire appel aux Sénégalais vivant à l’étranger et à la finance islamique pour trouver les moyens de dérouler la Stratégie nationale de développement. ‘’En complément des financements, les diaspora bonds, ainsi que d’autres instruments innovants (financement islamique, financement participatif, financement vert, etc.) seront mis à contribution afin d’élargir la base des investisseurs nationaux et étrangers.’’
‘’Le coût global [de la SND] 2025-2029 est estimé à 18.496,83 milliards de francs FCA’’, affirment les auteurs du nouveau référentiel de politique économique et sociale.
Ce montant est composé de financements publics ‘’purs’’ et entièrement pris en charge par l’État, d’un montant de 12.821,4 milliards de francs CFA, et d’un apport du secteur privé estimé à 5.675,38 milliards.
Le secteur privé va apporter sa contribution à l’aide des partenariats public-privé. ‘’Dès lors, soulignent les auteurs du document, la SND instaure une innovation, car il n’y a plus de financement à rechercher pour la prise en charge du développement.’’