La ministre de la Santé a fait, jeudi 18 octobre, le tour des centres de redéploiement des travailleurs et patients de l’Hôpital Le Dantec. Marie Khémesse Ngom Ndiaye a relevé que ceux qui dénoncent ce projet ont pourtant « accepté qu’on reconstruise sur trois hectares ». Elle a souligné que ce sont les experts de Le Dantec et des services d’accueil qui ont décidé.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a visité, hier, les structures d’accueil des différents services de l’hôpital Aristide Le Dantec fermé ce 15 août pour reconstruction. A la tête d’une délégation, elle a été accueillie, sous une fine pluie, à l’hôpital Dalal Jamm, première étape de la visite, à 11 h, par les équipes du Directeur de l’hôpital, Moussa Sam Daff.
Après des mots d’encouragement au personnel d’accueil, elle a été reçue par le Pr Abou BA, pédiatre. Qui lui a signalé qu’après « un début difficile » le lundi 15 août, « les automatismes » se sont finalement installés. Au terme de sa visite de quelques structures d’accueil des services de l’hôpital Aristide Le Dantec en reconstruction, la délégation composée de l’Administration territoriale (du Gouverneur et des différents préfets des départements visités) et du corps médical s’est, par la suite, rendue au Hangar des pèlerins où 22 postes de dialyse sont en cours d’installation, puis au centre de Santé de Ngor, avant de rallier l’hôpital militaire de Ouakam. Le point de presse s’est tenu à Abass Ndao, point de chute de la visite, à 15h passées.
« Ils ont accepté qu’on reconstruise sur 3 hectares, ils doivent assumer »
Marie Khémesse Ngom Ndiaye a d’emblée relevé que pour « reconstruire cet hôpital plus que centenaire, il y a plusieurs stratégies » mais, « l’option du Sénégal, c’est de fermer la totalité des services et de les redéployer au niveau de Dakar, dans un premier temps », tout en soulignant « que si cela nécessite qu’on soit au-delà de Dakar, on va le faire ». Avant de s’appesantir sur les missions de son département, soutenant que celles-ci consistent à « s’occuper de la prévention, de la promotion mais également des soins ». Ainsi, arborant sa casquette de médecin, l’ex-Directrice générale de la santé publique n’a pas voulu s’épancher sur le dossier du foncier. « Si certains pensent qu’il faut faire des enquêtes parlementaires, c’est leur droit le plus absolu. Mais, nos missions, c’est de faire la prévention, la promotion de la santé et du traitement. Dans tous les cas, ils (Le Dantec) ne peuvent pas dire qu’ils n’étaient pas au courant ».
Concernant le dossier de l’hôpital Aristide Le Dantec, qui était sur six hectares, elle a rappelé que « c’est en pleine gestion de la pandémie (Covid-19) » que le chef de l’État, Macky Sall « a convoqué toute l’expertise sénégalaise en matière de santé » dont les Instituts de recherche, les Universités et les partenaires sociaux, pour voir « qu’est-ce qu’il fallait faire au-delà du plan national de développement sanitaire et social » pour que « le système soit plus résilient » dans la gestion des catastrophes sanitaires : « Il y a eu une certaine somme qu’on a donnée à des hôpitaux, à certains Instituts de recherche. Dantec avait reçu dans ce plan d’investissements 500 millions F CFA, qui n’ont pas suffi. Dantec accompagné de son Président de conseil d’administration, de son Directeur, (entre autres), ont conclu avec le président qu’on doit reconstruire (l’hôpital). Ils ont accepté qu’on reconstruise sur trois hectares. Ils doivent assumer », a-t-elle rembobiné, décrivant un « vieux corps malade ».
« Ceux qui vont porter plainte n’ont qu’à porter plainte ! »
Aujourd’hui, « on construit sur trois hectares. Le promoteur dit qu’on ne peut plus aller par phasage. Je n’ai pas attendu, a-t-elle asséné. J’ai demandé ‘’Vous pouvez me donner combien de temps ?’’ On m’a dit quinze jours. Est-ce qu’on doit attendre le 1er septembre pour sortir les malades ? On ne le fera pas. En ce moment, ceux qui vont m’évaluer vont me donner zéro. Je ne l’accepterai pas. Là où je serai évalué, je suis sur des temps. Parce que c’est ça qu’on a appris. On a rencontré tout le monde. On a pris des gens qui s’y connaissaient, on a dit qu’il faut redéployer les services. On ne peut pas prendre l’avion et aller au-delà du Sénégal. Pour le moment, c’est à Dakar. Le médecin-chef de région l’a géré avec ses services, autour de monsieur le Gouverneur, que nous remercions vivement. Ceux qui vont porter plainte n’ont qu’à porter plainte ! Ce n’est pas nous au niveau du ministère de la Santé qui avons redéployé. Ce sont les experts de Le Dantec et les experts des services d’accueil qui ont décidé. Rien n’a été inventé. Tout a été planifié et montré à tout le monde. Même en Conseil des ministres, j’ai dit que ce plan est humain et dynamique. Il n’est pas statique. On peut le changer au fur et à mesure ».