La lutte contre le terrorisme ne saurait être efficace sans s’attaquer à la racine même de ce fléau : son financement. C’est dans cet esprit que s’est ouvert, ce mardi 8 octobre 2024, à la Direction de la Formation (ex École Nationale de Police), l’atelier national de renforcement des capacités des autorités d’enquête et de poursuite. Organisé par la Direction Générale de la Police Nationale, en partenariat avec la Gendarmerie Nationale, la Douane Sénégalaise, le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), cet atelier ambitionne d’outiller davantage les acteurs engagés dans la lutte contre le financement du terrorisme.
S’étalant du 8 au 11 octobre, cette formation a pour objectif principal d’améliorer la compréhension et la maîtrise des dispositifs et mécanismes de lutte contre les circuits financiers terroristes. Les participants, issus des forces de sécurité et des services de renseignement, auront l’occasion de renforcer leurs capacités en matière d’enquêtes financières et de poursuite des infractions liées au financement du terrorisme.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Mame Seydou Ndour, Directeur Général de la Police, en présence de hauts représentants des Forces de Défense et de Sécurité du pays. Dans son allocution, M. Ndour a tenu à souligner l’importance capitale de cette formation dans un contexte où la menace terroriste gagne du terrain en Afrique de l’Ouest. « Cette activité est d’une importance capitale, car le terrorisme est un fléau contre lequel aucun État n’est à l’abri. Dans un monde de plus en plus globalisé et interconnecté où les terroristes évoluent en réseau, la lutte devient encore beaucoup plus difficile. Ceci est d’autant plus inquiétant que ce phénomène gagne du terrain dans notre région ouest-africaine. D’abord le Nigeria puis le Sahel, qui se tourne tout juste à nos portes », a-t-il déclaré.
Le Directeur Général de la Police a également mis en exergue le fait que le terrorisme, comme toute autre activité humaine, a besoin de ressources pour s’alimenter et poursuivre ses activités. « Recruter, entretenir, mourir, équiper et perpétrer des attentats : toutes ces actions nécessitent des moyens. Et il est de notoriété publique que le terrorisme se nourrit de ressources tirées de diverses formes de criminalité », a-t-il ajouté.
L’un des principaux enjeux soulevés durant cet atelier est la collaboration entre les différents acteurs de la sécurité et des services financiers. Pour Mame Seydou Ndour, « il est important de lutter contre le financement du terrorisme, car sans moyens, il est difficile pour les groupes terroristes d’atteindre les objectifs visés. D’où l’importance de cet atelier qui vise à renforcer la police, la gendarmerie, les douanes et les services de renseignement dans ce domaine spécifique ».
Au-delà de la formation des acteurs, cet atelier est également l’occasion de renforcer la coopération entre les institutions nationales et internationales impliquées dans la lutte contre ce fléau. Les experts du GIABA et de la CENTIF, en collaboration avec les formateurs sénégalais, ont structuré les différents modules de manière à fournir des outils pratiques et directement exploitables par les participants.
Mame Seydou Ndour a ainsi exhorté les participants à tirer pleinement parti des échanges et des enseignements prodigués durant ces trois jours. « Je vous exhorte donc, chers participants, à participer activement aux modules, au partage d’expérience, aux échanges et aux exercices, en suivant avec intérêt cette formation, afin d’en tirer les enseignements utiles pour votre métier », a-t-il déclaré, avant de rappeler l’importance de partager les connaissances acquises avec les collègues absents.
Cet atelier marque une nouvelle étape dans le renforcement de la lutte contre le financement du terrorisme, en renforçant les capacités des acteurs clés pour une réponse mieux coordonnée et plus efficace face à cette menace globale.
Birame Khary Ndaw