Il y a quelques jours, la maison du ministre de l’Intérieur, Antoine F. Diome, située à Touba, a été attaquée au cocktail Molotov. La Dic a interpellé et déféré, mercredi au parquet, le nommé B. Ndiaye. Quatre autres personnes sont recherchées. Ils sont des membres actifs de Pastef de la ville sainte. « EnQuête »
Association de malfaiteurs, participation à un mouvement insurrectionnel et acte terroriste de nature à compromettre le fonctionnement régulier des institutions. C’est, entre autres délits, ce que les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic) retiennent contre B. Ndiaye, né en 1998. Les nommés Khabane, M. Diaw, Mor et B. Mbengue sont en fuite.
Selon nos informations, le 18 mai dernier, les éléments de la Division des investigations criminelles ont été informés que le nommé B. Ndiaye et ses camarades Khabane, M. Faye, Mor et B. Mbengue, membres actifs de Pastef, étaient les principaux instigateurs des manifestations visant à troubler l’ordre public et à perturber le système éducatif, entre Touba et Mbacké.
L’exploitation de ces informations, selon nos informations, a permis de découvrir qu’ils étaient fortement impliqués dans l’attaque perpétrée contre le domicile du ministre de l’Intérieur situé à Touba au quartier Héliport, à la date le 16 mai dernier, lors des manifestations qui ont eu lieu dans plusieurs localités du pays, après la convocation d’Ousmane Sonko dans l’affaire l’opposant à Adji Sarr.
D’après nos sources, à cette date, aux environs de 22 h, deux individus à bord d’une moto Jakarta se sont transportés sur les lieux indiqués, avant de stationner à l’angle du domicile du ministre. De là, ils ont marché jusqu’à la hauteur de la maison du ministre de l’Intérieur, avant de lancer un cocktail Molotov dans la cour et de prendre la fuite.
Suite aux instructions du procureur relatives à l’ouverture d’une enquête, des recherches ont été effectuées en vue d’identifier, de localiser et d’interpeller les mis en cause. Dans cette affaire, le premier à tomber est le nommé B. Ndiaye.
Entendu sur procès-verbal régulier, B. Ndiaye a reconnu sa qualité de militant actif de Pastef depuis 2017 et indiqué qu’il est le secrétaire administratif de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPDS) dans la commune de Touba. Interrogé sur son emploi du temps du 16 mai 2023, il a confié aux hommes du commissaire Adramé Sarr, le patron de la Dic, qu’à son réveil dans la matinée de ce jour-là, s’être rendu au niveau de l’agence de la Senelec de Touba, pour une demande de compteur.
“A mon retour aux environs de 10 h, j’ai rejoint mon lieu de travail où je suis resté jusqu’aux environs de 14 h, avant de me rendre à la permanence du parti Pastef située dans la même localité. J’ai quitté cet endroit aux environs de 15 h, pour retourner à mon lieu de travail. À ma descente, aux environs de 19 h, j’ai regagné mon domicile et je ne suis plus ressorti jusqu’au lendemain”, a-t-il soutenu devant les enquêteurs.
Interpellé sur l’objet de son déplacement à la permanence du Pastef vers 14 h, il a répondu qu’il était parti pour prendre part au point de presse organisé par les responsables de Pastef/Touba. Toutefois, a-t-il signalé, ce point de presse a finalement été annulé pour des raisons qu’il dit ignorer.
Par rapport aux manifestations orchestrées dans cette journée du 16 mai 2023 par ses camarades de parti, B. Ndiaye a déclaré n’avoir eu information de ces manifs à Touba qu’aux environs de 19 h, par le biais de l’une de ses connaissances, Mohamed, dont le frère a été interpellé au cours de ces manifestations.
À propos de l’attaque perpétrée contre le domicile du ministre de l’Intérieur situé à Touba, ce jour-là, avec usage de cocktail Molotov jeté à l’intérieur du domicile par deux individus à bord d’une moto, le susnommé a déclaré n’avoir jamais été informé de cette situation. Cependant, il ressort des renseignements parvenus entre les mains de la Dic, qu’il a eu un entretien téléphonique portant sur l’utilisation de cocktails Molotov avec un certain B. Mbengue que les enquêteurs ont identifié.
Confronté à cette nouvelle donne, B. Ndiaye a reconnu avoir eu un entretien téléphonique avec ce dernier, mais il a nié avoir discuté d’un tel sujet avec ce dernier. Interrogé sur les informations recueillies indiquant qu’il avait chargé les nommés Mor et B. Mbengue de jeter des cocktails Molotov au domicile du ministre de l’Intérieur, il a tout nié, arguant qu’il n’a jamais chargé les susnommés de mener une attaque de quelque nature que ce soit contre un édifice, encore moins contre le domicile du ministre de l’Intérieur, Antoine F. Diome.