Le Président de la Transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a décidé mercredi, de renoncer à son salaire de chef d’Etat et de garder sa rémunération de capitaine de l’armée burkinabè, a annoncé mercredi, le porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo.
« Le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a décidé de garder son salaire de Capitaine », a déclaré le Porte-parole du gouvernement Jean Emmanuel Ouédraogo à l’issue du Conseil des ministres ajoutant que le Chef de l’Etat a pris cette décision pour « montrer cet esprit de sacrifice qui doit habiter chacun des Burkinabè dans la situation actuelle de notre pays ».
Il a expliqué que lors du Conseil des ministres le gouvernement a adopté un décret portant rémunération du Chef de l’Etat, du Premier ministre, des Présidents d’institution et des membres du gouvernement.
« A ce niveau, le Conseil des ministres a décidé de l’abrogation du décret d’avril 2022 », pris par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba augmentant les salaires du Président et des membres du gouvernement.
A cette époque les salaires des ministres étaient estimés à plus de deux millions de FCFA (plus de 3.000 dollars).
L’abrogation de ce décret consacre le retour aux dispositions du décret de 2008 qui fixait les salaires des membres du gouvernement entre 1 155 000 FCFA (1800 dollars) et 1 205 000FCFA (1900 dollars).
Le porte-parole du gouvernement a aussi expliqué que dans cette même dynamique, les ministres ont décidé de consacrer 50% de leurs salaires du mois de novembre à la Caisse nationale de solidarité au profit des personnes en difficulté notamment les personnes déplacées internes.
Cette décision du Président et des ministres est saluée par les internautes burkinabè qui y voient des prémices de « sincérité et de volonté » de la part des nouvelles autorités dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le 30 septembre dernier, soit huit mois après avoir déposé le président Roch Marc Christian Kaboré jugeant sa gestion de la situation sécuritaire « inefficace » le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été à son tour renversé par un groupe de militaires dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré.
Le capitaine Traoré et ses hommes avaient expliqué la destitution de Damiba par les choix « hasardeux » de ce dernier, qui « ont progressivement » affaibli le système sécuritaire du Burkina Faso en proie aux attaques terroristes.
Âgé de 34 ans, Traoré conduit une transition politique de 21 mois, à compter du 02 octobre, selon la charte de la transition qui précise que le capitaine n’est pas éligible à l’élection présidentielle qui sera organisée en 2024.
Mardi, il a procédé à une vaste réorganisation de l’armée en créant trois nouvelles régions militaires, portant à six le nombre de régions militaires, la création d’une nouvelle région aérienne, portant à deux le nombre de régions militaires aériennes, et la création de six légions de gendarmerie et six groupements de forces.
Fin octobre, Traoré avait déjà lancé le recrutement de 50 mille combattants volontaires pour la défense de la patrie (VDP, supplétifs de l’armée) pour épauler l’armée dans la lutte contre le terrorisme.