Après le “PenelopeGate”, l’ex-Premier ministre français et candidat à l’élection présidentielle de 2017, François Fillon, pourrait se retrouver à nouveau devant la justice pour “emploi fictif” et “détournement de fonds publics”, indique BFMTV. La raison? Les conditions dans lesquelles il a employé l’écrivain Maël Renouard, l’un de ses assistants parlementaires entre 2013 et 2015. L’enquête du parquet national financier (PNF) vient d’être bouclée.
François Fillon n’en a pas fini avec la justice. Un an après sa condamnation en appel à quatre ans de prison, dont un an ferme, 375.000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope Fillon, l’homme politique de 68 ans est toujours dans le viseur du parquet national financier.
L’institution judiciaire française vient de terminer une enquête sur l’emploi de l’écrivain et philosophe Maël Renouard, assistant parlementaire de M. Fillon entre 2013 et 2015. Alors qu’elle travaillait sur le “PénélopeGate”, le PNF s’était intéressé à son cas, tout comme à celui de l’attachée de presse de l’ancien député de Paris, Caroline Morard.
Une enquête préliminaire avait donc été ouverte pour déterminer si ces deux emplois s’inscrivaient dans le cadre d’un travail d’assistant parlementaire ou s’ils servaient les intérêts privés de M. Fillon.
Le livre-programme de Fillon au cœur de l’enquête
Selon BFMTV, les investigations, qui dédouane Mme Morard, indiquent que M. Renaouard avait été embauché pour participer à l’écriture de “Faire”, le livre-programme du candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Cela aurait coûté entre 60.000 et 70.000 euros à l’Assemblée nationale. De son côté, M. Fillon aurait gagné quasiment 300.000 euros avec ce livre, écoulé à plus de 100.000 exemplaires.
L’ancien Premier ministre s’est défendu lors d’une audition en assurant qu’il n’avait pas embauché l’écrivain que pour les besoins de ce livre. Une affirmation qu’aurait contestée M. Renouard. Durant leurs investigations, les enquêteurs n’auraient retrouvé que des traces de son travail en rapport avec “Faire”. Par ailleurs, les éditions Albin Michel qui ont publié le livre n’auraient pas été informés que la rédaction du livre n’était pas de François Fillon lui-même.
“C’est de l’absurdité”
Les magistrats ont informé les avocats de M. Fillon que l’enquête était terminée. “Nous avons établi sans la moindre ambiguïté que M. Fillon est l’auteur du livre Faire”, a réagi l’un de ses avocats, Antonin Lévy, à BFMTV.
“Ce livre est un ouvrage éminemment politique, écrit par un député, présentant ses idées politiques et ses combats alors qu’il était dans l’opposition. Un collaborateur parlementaire, comme cela est usuel, a contribué à la relecture et à la mise en forme de ce texte. Ces faits sont indéniables”, a-t-il ajouté. “Si le PNF considère maintenant qu’un député ne peut plus faire de politique, ce n’est pas de l’acharnement contre François Fillon, c’est de l’absurdité.”
Le chef du gouvernement français de Nicolas Sarkozy entre 2007 et 2012 a un mois pour formuler des observations et demander des actes d’investigation complémentaires, rappelle BFMTV. Ce n’est qu’après ce délai que le PNF fera le choix de classer l’affaire sans suite ou d’envoyer à nouveau M. Fillon devant le tribunal judiciaire de Paris.