La menace d’épidémies de maladies infectieuses après les tremblements de terre qui ont frappé la Turquie et la Syrie est jugée “préoccupante” par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), qui a publié un communiqué lundi. La situation difficile redoutée pourrait intervenir dans les deux à quatre prochaines semaines.
Une nouvelle menace plane sur les habitants de Turquie et de Syrie touchés par les séismes. Des maladies infectieuses pourraient se propager dans les jours et semaines à venir, alerte l’ECDC. “Les maladies d’origine alimentaire et hydrique, les infections respiratoires et les infections évitables par la vaccination constituent un risque pour la période à venir, avec le potentiel de provoquer des épidémies, en particulier lorsque les survivants se déplacent vers des abris temporaires”, écrit l’agence européenne.“ Les infrastructures de services publics endommagées, notamment l’eau et l’électricité, entraînant un accès limité à l’eau potable, des installations sanitaires et d’hygiène, une réfrigération et des systèmes de cuisson inappropriés. Cela peut accroître l’apparition et la transmission de maladies d’origine alimentaire et hydrique”, ajoute-t-elle.
Quelles maladies peuvent se propager?
L’ECDC évoque une possible “recrudescence des cas de choléra dans les zones touchées”. Une épidémie de la maladie est déjà observée depuis septembre dernier dans le nord-ouest de la Syrie, déchiré par la guerre. “Une campagne de vaccination prévue, interrompue par les tremblements de terre, devrait être accélérée”, assure l’organisme européen.
D’autres maladies d’origine alimentaire et/ou hydrique peuvent provoquer des épidémies: des infections virales comme l’hépatite A, les norovirus et les rotavirus (gastro-entérite), des infections causées par des parasites ou des infections bactériennes. “La mise à disposition d’eau propre et le contrôle de la manipulation des aliments font partie des principales mesures à prendre pour éviter la propagation de ces maladies », indique l’ECDC.
Les infections respiratoires “sont particulièrement préoccupantes”, surtout à cause du froid de l’hiver. Le risque d’épidémies est plus important lorsque “les survivants sont déplacés vers des installations temporaires, où la promiscuité ne peut être évitée.” Le Covid-19, la grippe saisonnière et d’autres virus respiratoires circulent dans la région. En cas d’épidémie, “une pression supplémentaire sera exercée sur les systèmes de santé déjà endommagés.”
Des épidémies de rougeole, varicelle, méningite ou poliomyélite sont également redoutées. Les secours courent “un risque accru” de tétanos en raison des blessures et des plaies ouvertes causées par le contact avec les débris. “La prophylaxie du tétanos doit être proposée conformément aux directives nationales en vigueur”, précise l’ECDC.
Appel à vacciner
Pour prévenir ce risque d’épidémies, l’organisme européen appelle à vacciner les populations dans les régions touchées de Turquie et de Syrie, à assurer l’accès aux soins de santé et surveiller installations sanitaires et d’hygiène adéquates.
“La mise en place de systèmes de surveillance sanitaire par le personnel de santé publique facilitera l’alerte précoce et la détection des épidémies. Les organisations internationales prévoient de déployer des laboratoires mobiles dans les zones touchées et peuvent fournir une assistance spécialisée aux deux pays concernés”, ajoute l’ECDC.