Le Mali n’a pas du tout apprécié les propos tenus récemment par le président du Conseil européen. En effet, Charles Michel a déclaré lors d’une interview que Bamako avait « rompu les relations avec les partenaires européens, avant d’établir un constat de la situation politique et sécuritaire du Mali ». Le ministère malien des Affaires étrangères a convoqué hier lundi 20 février 2023, le chargé d’Affaires de la délégation de l’Union Européenne dans le pays, Pascal Perennec. A l’occasion, il a été signifié au diplomate, les vives protestations du Gouvernement de la République du Mali suite aux propos « inamicaux et agressifs tenus par Charles Michel ». C’est du moins ce qu’indique un communiqué du ministère consulté par Anadolu Agency et aBamako. Le Mali « regrette profondément ces déclarations tenues par un Haut responsable de l’Union européenne ».
« Déstabilisation de la région du Sahel »
Des propos, « contraires aux règles diplomatiques et au principe élémentaire de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain ». Le ministère rappelle ensuite que certains partenaires européens ont décidé, sans concertation préalable avec le Mali, de mettre fin unilatéralement à leur coopération bilatérale. En ce qui concerne la situation sécuritaire dans le pays, le Ministère malien des affaires étrangères appelle à ne pas perdre de vue, le rôle joué par certains Etats membres de l’UE dans la déstabilisation de la région du Sahel suite à l’intervention unilatérale de l’Otan en Libye.
« Les commentaires de M Michel sont d’autant plus malvenus… »
Le Mali ayant pris son destin en main est en train de lutter contre les conséquences de cette déstabilisation de la région Sahélienne. « Les commentaires de M. Michel sont d’autant plus malvenus qu’ils omettent les progrès tangibles réalisés par les Forces armées maliennes sur le terrain, grâce notamment à la montée en puissance des Forces armées et de sécurité maliennes et à la stratégie de diversification des partenariats décidés par Son Excellence le colonel Assimi Goïta », condamne la note. Le ministère dirigé par Abdoulaye Diop appelle à la raison, au sens de la mesure et à l’arrêt de la campagne de désinformation contre le Mali. De tels propos « empreints de légèreté à un tel niveau de responsabilité » sont regrettables, insiste Bamako.