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Kirene

Oui à la manifestation, Non au vandalisme (Par Amadou Diop Carter)

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Je suis écœuré de voir des frères et sœurs sénégalais exprimer leur joie malhonnête, « baxna si macky », avec des réels et vidéos virales de commerces pillés, des commerçants agressés, des maisons brûlées, des filles innocentes abusées au passage des foules. Je suis meurtri de cette silhouette du Sénégal diffusée partout dans le monde et dont certains compatriotes sénégalais s’émeuvent dans la gaieté, en publiant des images où des gens tirent sur leur peuple, où les populations défient les forces de l’ordre, pourtant armé d’armes automatiques, laissées dans les vannes. Dafa fékk dara waroulène.

Et bizarrement, aucun de ces hommes politiques qui vous intiment l’ordre d’intensifier la lutte, ne fera l’ombre de lui-même dans ces foules. Vous ne les verrez jamais devant les forces de l’ordre ou sous les nuages de grenades. Savez-vous que ces forces de défense sont formés pour ça. Et la répression de la violence s’intensifie proportionnellement en fonction de l’évolution de la menace (ce qui leur est enseigné à l’école ENP, EOGN, ENOA). Cela me rappelle jamonoy Fac, les pluies de pierres qui tombaient sous l’escadron des policiers… et bizarrement, ce sont ces étudiants qui jadis lançaient des pierres, qui sont devenus des cadres et officiers de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Niolén dakk sani xéer fouf.

Quel Sénégal comptons-nous laisser en héritage à nos enfants ? Saviez-vous d’ici 10 ans, que seront ces enfants et sous quel règne… ils s’épanouiront. La violence ne sème que la violence. Et pire encore, lorsque je vois des individus, aigris et ratés durant leur vécu, depuis l’étranger, attiser le feu pour donner comme consigne, d’attaquer tel ou tel, de brûler tel ou tel, bien installés sur leur fauteuil, focus de la caméra fixé et se mettre à gueuler. Dites moi, ce sont eux vos idoles?

Je pense à cette belle Casamance qui porte encore, malgré debout, les stigmates du chaos. Difficile de fixer ma casaçaise droit dans les yeux, où scintillent les souffrances de son enfance matérialisées telles une tension oculaire dans le blanc de l’œil et des crises d’angoisse à chaque fois que j’allume le moteur de la grosse cylindrée. Des rues désertées sous les toits fins en zinc, où ruissellent d’intenses gouttes de pluie de cette paix tant convoitée. Ni usine, ni industrie, ni entreprise n’y figurent. Ils ont fui les rafales de la guerre, les tintamarres de la désillusion et le silence de l’aube des funérailles. Pensez à un seul instant, à votre père qui en plein sommeil, pique une crise cardiaque sous votre impuissance à joindre les secours au 18, à cause de la ligne téléphonique coupée, l’internet suspendu, pensez à un seul instant où toi qui pille la grande surface pour y dérober un sac de lait, que tu ramènes pour ta mère, celle pour qui, en entrant à la maison, tu entends des cris stridents à l’aune du balcon, dedans, tu y trouves du monde, tes frères effondrés te jettent un regard de paria, et au fond de la cour, tu vois ta mère étalée à coté d’un cercueil… elle est décédée suite à un AVC et impossible de l’amener aux urgences, car toutes les ruelles étaient arborées de pierres entassées sous les pneus brûlés. Pis encore, toi qui pillait, tu vas devoir porter sur tes mains de dérobeur l’angoisse de la dépouille dont à jamais, le décès de la défunte t’ensevelira l’existence. Au bout du compte, tu es là, tu existes, tu vis mais tu es déjà mort.

Devrons-nous en arriver là. En arriver au stade où il sera difficile de sortir faire les courses au marché puisqu’il n’y aura personne. Devrons-nous attendre de sentir l’odeur puante de la famine gémir des patios du voisin, le bruit des coups de pilons, cette senteur de faga et de mbouraké pour le petit déjeuner, puisque toutes les boulangeries ont glissé la clé sous le paillasson… de sentir l’odeur nauséabonde de la putréfaction avancée de la plaie de son fils de 10 ans, vu que tous les hôpitaux sont fermés. Watawatat.

Une chose m’est sure, il ne reculera pas. Il ne reculera pas d’un iota. Croire que ce qui se passe, l’ébranle, c’est le méconnaitre malgré qu’il ne peut cautionner les morts d’hommes. Il est profondément touché par la mort de ses fils, mais est loin d’être atteint. D’ailleurs, à tous ceux qui semaient le bordel entre les ruelles, se sont vus repliés leur gang à l’aperçu des unités d’élite du GIGN aux cabriolets noirs filés du design des véhicules de la garde présidentielle. Eux, ils ne négocient pas, ils tuent. Ils ne dispersent pas, ils fracassent. Sous leur gilet bleu nacré, casque sur la tête, ils sont pour une mission précise, ni nervi ni manifestant dans la rue, ils règnent en terrain connu.

Et croyez-moi, ce gars avec qui vous avez affaire, va aller jusqu’au bout, quitte à entacher ses mains de sang avant de s’en aller. Croire qu’un Sénégal de 18 millions d’habitants peut sombrer sous les feux d’artifice de 200 milles manifestants et de 100 milles diffuseurs web, c’est ignorer les rouages d’un Etat. Voila pourquoi je souris lorsque je vois certaines personnes, ayant même travailler pour l’Etat, conter des récits qui nous plonge dans un cauchemar absolu, celui du néant. Certains envahissent les plateaux de télés pour raconter des bobards… du voyeurisme total, d’autres novices se paient des articles de presse pour ne pas plonger dans l’oubli au passé récent. Dommage qu’ils ne rattraperont jamais le temps perdu, cette nouvelle ère politique est une arène de gladiateurs, où seuls les jeunes leaders fraîchement cultivés règneront en maîtres, tout le reste tombera sous la guillotine.

Si on (hommes d’Etat) disait ce que l’on savait, tout le monde la fermerait. L’Etat et la politique, ce n’est pas pour les enfants de chœur. Soit on subit, soit on subit. Même les plus grandes guerres finissent autour d’une table. L’on peut tout négocier, sauf la terreur. Mais retenez bien une chose, l’Etat qui dispose d’un système de défense à la technologie de pointe, une ressource humaine aguerrie et d’une excellente toile de renseignements filés par des agents aux expériences hors frontière ( France, Egypte, Roumanie, etc.. ), pour faire face aux assauts d’une force étrangère, ce ne sera jamais son état-major, ni son haut commandement, ni sa justice qui fléchira devant une quelconque menace pour faire régner l’ordre quoi qu’il en coûte. Les innocents ne paieront jamais à la place des brigands. Nous sommes un Peuple forgé dans un but, autour d’une foi. Faisons de notre cohabitation, le plus bel emblème de cette unité. Que l’Etat prenne toutes ses responsabilités pour rassurer son peuple, éduquer ses enfants, accompagner ses ressortissants et surtout, communiquer dans le droit, en toute vérité pour la postériorité.

Lou way xam, amna kouko gueuneu xam ni patt. Lo meun, amna kouko def ba dem à la retraite taathie piliyaan di lire sournal. Nous vivons la génération 2.0 et quiconque qui ne compte pas migrer sous ce dôme de l’hyper connectivité, se leurrera lui-même. Dara meunatufi oumpé à part les secrets d’Etat. La proactivité d’un Etat permet d’anticiper les tensions. Couper les signaux de télé, réduire le débit de la connexion, restreindre les nœuds de communications, ne règlera rien, bien au contraire, cela ne fera qu’empirer les choses. Au lieu de suspendre l’Internet des réseaux mobiles, l’Etat y gagnerait plus en communiquant sur l’essentiel. Que les médias soient soutenues et équipées pour faire passer la bonne information, preuves à l’appui. Si ta jeunesse souffre, tu ne la soignes pas en une journée, tu la guéris avec le temps, en te donnant tous les moyens par ordre de priorité.

Celui qui triomphe par la violence, sera déchu par la violence. Lépp si nétalli ley moudjié. Vive notre Sénégal.

Le sens de la patrie
*Amadou Diop Carter*
Président du parti

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