La collision entre deux bus qui a fait dimanche 40 morts et 101 blessés dans le village de Sikilo (région de Fatick) a remis au devant de l’actualité la problématique des accidents de la route au Sénégal.
Le bureau d’information gouvernementale vient de dévoiler des chiffres qui font froid dans le dos. Ainsi en 2022 (janvier au 30 septembre), 14 666 accidents ont été recensés pour un total de 519 morts et 23 044 blessés.
Les statistiques indiquent un taux moyen annuel de 745 décès, soit 2 décès par jour.
De lourdes pertes en vies humaines, auxquelles viennent s’ajouter les énormes coûts économiques estimés à 160 milliards FCFA, soit 2% du PIB. Les accidents les plus mortels sont survenus la nuit et sur les routes nationales (RN) ou départementales (RD). Entre 72% et 75% des dix derniers accidents les plus mortels ont eu lieu la nuit, entre 22h et 06h du matin. 81% impliquent au moins un véhicule de transport public de voyageurs, soit 08 accidents sur 10.
Parmi les causes majeures des accidents figure en grande place le facteur humain, avec les excès de vitesse, la négligence, l’imprudence et le non-respect des règles du code de la route.
Fléau mondial
Le mal n’est pas que sénégalais. Les accidents de la circulation constituent un problème qui se pose au niveau mondial. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale estiment que le phénomène cause 50 millions de blessés et 1,35 million de décès. Dans une vingtaine d’années, le bilan pourrait être plus lourd, avec des prévisions qui tablent sur 13 millions de décès et 500 millions de traumatismes. Ce qui peut entraver le développement durable. Environ 90% des accidents mortels surviennent dans les pays à revenu moyen à faible (50% du parc mondial de véhicules).